Les collèges peuvent-ils admettre des classes racialement diverses sans action positive ?

Les administrateurs des collèges réévaluent la manière dont ils peuvent admettre des classes racialement diverses, après que la Cour suprême des États-Unis a statué que les collèges ne sont plus autorisés à prendre en compte la race dans le processus d’admission.

La décision 6-3 est intervenue après des décennies de précédent juridique qui a permis aux collèges de considérer la race comme l’un des nombreux facteurs dans le processus d’admission. Cette pratique est connue sous le nom d’admissions conscientes de la race ou d’action positive fondée sur la race.

Ceux qui s’opposent à l’action positive fondée sur la race soutiennent que la pratique n’est pas nécessaire en 2023 et que les collèges discriminent les candidats américains blancs et asiatiques. Certains l’appellent “discrimination inversée”.

Les partisans de l’action positive soutiennent que cette décision sera un revers majeur pour l’égalité raciale aux États-Unis. Depuis près d’un demi-siècle, de nombreux collèges ont adopté une approche holistique des admissions.

“Les admissions holistiques signifient que vous regardez un étudiant dans son contexte plus large, et c’est ainsi que vous évaluez les admissions”, a déclaré Dominique Baker, professeur agrégé de politique de l’éducation à SMU.

Leur contexte comprend les opportunités qui leur ont été données dans l’école secondaire qu’ils ont fréquentée, ce qui est souvent dicté par leur quartier.

La race avait été l’un des nombreux facteurs pris en compte dans le processus, sur la base de l’intérêt des collèges à admettre une classe diversifiée, ce qui est devenu légal lorsque le tribunal a entendu pour la première fois une affaire sur les admissions à l’université, a déclaré Baker.

Coque arrière

Dans l’affaire de 1978, Regents of the University of California v.Bakke, le tribunal a statué que les collèges ne sont pas autorisés à réserver des places pour les étudiants d’une certaine race, mais ils sont autorisés à considérer la race comme l’un des nombreux facteurs examinés dans les admissions holistiques. processus.

L’affaire a créé un précédent selon lequel l’augmentation de la diversité sur les campus est un « intérêt impérieux », car les étudiants de toutes les races apprennent mieux lorsqu’ils sont exposés à la diversité.

Dans une affaire de 2003, le tribunal a annulé une affaire contre l’Université du Michigan, renforçant la décision Bakke.

Pendant ce temps, neuf États ont interdit l’utilisation de la race dans les admissions : Arizona, Californie, Floride, Idaho, Michigan, Nebraska, New Hampshire, Oklahoma et Washington. Le premier était la Californie en 1996.

L’Université de Californie et l’Université du Michigan, dans des mémoires déposés auprès du tribunal en octobre 2022, ont déclaré avoir dépensé des centaines de millions de dollars pour trouver d’autres moyens d’améliorer la diversité, mais qu’elles avaient du mal à atteindre leurs objectifs.

Mesures alternatives

La direction du système de l’Université de Californie a déclaré que les mesures alternatives ont contribué à accroître la diversité géographique et socio-économique, mais cela ne s’est pas traduit par une plus grande diversité raciale.

Deux des collèges publics les plus sélectifs de Californie, UC Berkeley et UCLA, ont vu leurs inscriptions noires et latino-américaines chuter de moitié dans les deux ans suivant le changement de politique.

Certaines stratégies alternatives consistent à se concentrer sur les étudiants à faible revenu et de première génération, à exiger des essais supplémentaires qui démontreraient les antécédents d’un candidat, à éliminer les exigences de score aux tests et à admettre automatiquement les meilleurs étudiants de chaque lycée dans un État donné, une mesure que le Texas a déjà adopté.

Mais l’action positive basée sur la classe ne signifie pas qu’une classe d’étudiants de première année sera racialement diversifiée.

Approche par classe

Michael K. Young, professeur de droit et ancien président de Texas A&M, a expliqué qu’en utilisant une approche basée sur la classe, les collèges sont toujours susceptibles d’admettre plus d’étudiants blancs car il y a plus de Blancs dans la population totale.

Recherche a constaté que l’action positive basée sur la classe n’atteint pas le même niveau de diversité raciale que l’action positive basée sur la race.

La décision du tribunal affecte principalement les collèges hautement compétitifs, a déclaré Young. La plupart des candidats, quelle que soit leur race, se voient refuser l’admission dans ces établissements.

“Harvard éduque un pourcentage incroyablement faible d’êtres humains”, a déclaré Young, qui a fréquenté la Harvard Law School. “Texas A&M éduque plus d’étudiants que toute la Ivy League et Stanford réunies.”

de Harvard site Internet indique que lors des cycles d’admission récents, 4 000 candidats ont été classés premiers dans leur classe de lycée, 8 000 avaient des moyennes pondérées parfaites et 20 000 ont obtenu un score de 700 ou plus au test de mathématiques SAT (sur 800).

Mais la classe de premier cycle n’offre qu’environ 2 000 places, ce qui signifie que des milliers de candidats ayant les meilleurs diplômes universitaires ont été rejetés, quelle que soit leur race.

Contrairement à Harvard, la majorité des collèges aux États-Unis acceptent tous ou la plupart des candidats. Le taux d’acceptation du Dallas College est de 100%, tandis que l’Université du Texas à Dallas accepte 87% de son bassin de candidats.

Pendant ce temps, l’Université du Texas à Austin n’accepte que 29% des candidats et l’Université Rice a un taux d’acceptation encore plus bas de 9%.

Mais une préoccupation parmi les partisans des admissions conscientes de la race est que la décision du tribunal pourrait avoir un effet dissuasif sur les politiques et les programmes sans rapport avec les admissions.

Baker a déclaré qu’à la suite de l’interdiction par le Michigan des admissions soucieuses de la race en 2006, certains collèges ont modifié les programmes qui offraient des bourses aux étudiants noirs et hispaniques.

“Les collèges avaient peur des litiges”, a déclaré Baker. “Il y a la lettre de la loi et ce que les collèges décident de faire pour se protéger.”

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