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Les classes moyennes françaises sont plutôt favorisées fiscalement, selon une étude de l’IFO

Les classes moyennes françaises sont plutôt favorisées fiscalement, selon une étude de l’IFO
Un célibataire de classe moyenne “supérieure” est prélevé de 34% de ses revenus en France, selon une étude de l’IFO. Cette même personne serait prélevée à hauteur de 49% en Belgique. HJBC / stock.adobe.com

INFOGRAPHIE – Contrairement aux idées reçues, les classes moyennes françaises sont plutôt favorisées dans l’Hexagone, selon une étude de l’institut allemand IFO.

Et si la France était un paradis fiscal méconnu pour les classes moyennes ? Alors que le gouvernement prépare activement le budget 2024, ces ménages, “trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre” selon l’expression d’Emmanuel Macron, espèrent voir la pression fiscale diminuer dans un proche avenir. En mai dernier, le chef de l’État avait en effet promis une mesure forte en période budgétaire difficile : deux milliards d’euros rendus aux “Françaises et Français qui travaillent dur, […] et qui, en raison de l’augmentation du coût de la vie, ont du mal à boucler leurs fins de mois”.

Publiée en juillet dernier, une étude de l’institut allemand IFO permet néanmoins de mettre en perspective le sentiment de pression fiscale ressenti par ces classes moyennes. Elle compare le taux d’imposition de ces ménages dans 27 pays européens. Leurs calculs s’appuient sur les statistiques de l’Union européenne sur les revenus (UE-SILC), plus précisément sur les revenus de 2019. Selon les chercheurs, l’appartenance à la “classe moyenne” correspond à un revenu disponible – c’est-à-dire le revenu initial “augmenté des prestations sociales reçues et diminué des impôts versés” – compris entre 75% et 200% du revenu médian national.

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Cet ensemble a été subdivisé en trois sous-catégories : la classe moyenne inférieure (75% à 100% du revenu médian national), la classe moyenne intermédiaire (100% à 150%) et la classe moyenne supérieure (150% à 200%). En France, selon les données utilisées par l’étude, la classe moyenne inférieure dispose d’un revenu annuel disponible compris entre 16 921 et 22 562 euros, la classe moyenne intermédiaire entre 22 562 et 33 842 euros, et la classe moyenne supérieure entre 33 842 et 45 124 euros.

Une pression fiscale dans la moyenne européenne

Pour calculer la pression fiscale des classes moyennes, les chercheurs ont pris en compte plusieurs configurations familiales : célibataire avec un seul revenu, famille avec un seul revenu et deux enfants, famille avec deux revenus et deux enfants… Premier enseignement : dans tous les cas de figure, la France ne se distingue pas par une pression fiscale élevée, bien au contraire. Les familles françaises avec deux enfants et un seul revenu appartenant à la classe moyenne intermédiaire ne sont prélevées qu’à hauteur de 16%. La France se situe parmi les pays européens qui prélèvent le moins, entre Malte et la République tchèque. La pression fiscale pour cette famille serait beaucoup plus forte en Italie (29%) ou en Allemagne (26%).

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La France se rapproche davantage de la moyenne européenne en ce qui concerne la pression fiscale pesant sur les familles à deux revenus et les ménages célibataires. Un célibataire de classe moyenne est prélevé entre 27% et 34% de ses revenus en France. Mais là encore, la comparaison avec certains pays voisins est instructive : si cette même personne appartenait à la classe moyenne supérieure, elle serait prélevée à hauteur de 49% en Belgique.

Un taux d’imposition négatif pour les classes moyennes inférieures

Grâce à son système redistributif et à une fiscalité progressive, la France est particulièrement généreuse envers les classes moyennes inférieures. Elle est même le seul pays – avec la République tchèque – où les familles moyennes inférieures avec un seul revenu bénéficient d’un taux d’imposition effectif négatif. Autrement dit, les aides sociales dépassent le niveau de prélèvement. C’est également le cas pour les familles à revenus inférieurs à deux. Les célibataires modestes sont, à première vue, les moins favorisés par l’État puisque leur taux d’imposition atteint près de 27%.

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Cependant, les classes moyennes supérieures ne sont pas non plus à plaindre en France. Avec un revenu presque équivalent, la classe moyenne supérieure belge est beaucoup plus taxée, que ce soit pour les familles à revenus multiples (+11 points), les ménages célibataires (+15), mais aussi les familles à revenu unique (+15). Même constat, bien que moins prononcé, pour l’Italie.

L’autre constat notable de cette étude est enfin le traitement privilégié des familles avec un seul revenu en France. Pour la catégorie “intermédiaire”, une famille avec un seul adulte qui travaille est à peu près taxée de la même manière qu’une famille avec deux revenus. Ce n’est pas le cas dans la plupart des pays européens. Dans les autres pays de l’UE, les foyers avec un seul revenu sont beaucoup plus taxés que les foyers avec plusieurs revenus. L’écart est par exemple de 13 points en Italie. Une conséquence du système redistributif français.

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