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Les championnats du monde de cyclisme sur route : retour à une autre époque

Les championnats du monde de cyclisme sur route : retour à une autre époque

Au-delà du titre qu’elle décerne, la course en ligne des Championnats du monde revient surtout à un cyclisme d’une autre époque, ce qui plaît aux coureurs.

Le saviez-vous ? On peut désormais voyager dans le temps. Pour cela, rien de plus simple : il suffit de participer aux Championnats du monde de cyclisme sur route, ou de les suivre, le dimanche 6 août, à Glasgow. Et pour cause : chaque année, les Championnats du monde et leur règlement ramènent les coureurs à une autre époque, celle où l’on courait sans oreillettes, sur des courses disputées le plus souvent en circuit, et pas pour un sponsor mais pour son pays.

Certes, les coureurs bénéficient toujours des dernières innovations technologiques sur leurs vélos dernier cri, et utilisent toutes sortes de données numériques, mais le temps d’une journée, les Championnats du monde sortent les coureurs de leur quotidien habituel de la saison. “C’est une autre façon de courir, et ça me plaît”, assure ainsi Julian Alaphilippe, sacré en 2020 et 2021. Et l’ancien champion du monde français est loin d’être le seul.

Pour l’amour du pays
Dans le monde très sponsorisé qu’est le cyclisme (et dont son économie dépend), les Championnats du monde offrent déjà une trêve à cet égard. Comme les Jeux olympiques ou les championnats d’Europe, ils ne se courent pas en équipe professionnelle (Jumbo-Visma, Groupama-FDJ ou Cofidis par exemple), mais en équipe nationale. Cela renvoie à l’époque où ce sont les compatriotes qui partaient à la conquête du Tour de France, entre 1930 et 1961, puis en 1967 et 1968.

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“C’est le seul moment de la saison où un coureur cycliste a l’honneur de représenter son pays, ça change tout”, glisse le sélectionneur français Thomas Voeckler. “Je retrouve chez les coureurs la fierté que je ressentais à mon époque. Nous venons courir pour l’honneur de notre pays, gratuitement. Nous le faisons pour notre leader, pour notre pays.” Les coureurs sélectionnés, qui sont habituellement adversaires le reste de l’année, se retrouvent ainsi sous la même bannière dans le but de faire gagner leur pays, quitte à sacrifier leurs ambitions personnelles. “C’est pourquoi il faut choisir des hommes que l’on connaît, avec un esprit d’équipe”, ajoute Voeckler.

Place à l’improvisation
Une autre source de satisfaction pour les coureurs est l’absence des traditionnelles oreillettes, à travers lesquelles ils reçoivent des consignes et des informations sur la course en direct pendant le reste de la saison. “Franchement, ne pas les avoir, ça nous enlève un poids. Les oreillettes mettent plus de pression pendant la course. Là, on improvise un peu plus”, apprécie Christophe Laporte. Un avis partagé par tous les coureurs français, comme Benoît Cosnefroy : “Nous sommes expérimentés, donc nous savons prendre des décisions si nous arrivons à voir la course. C’est bien d’être livrés à nous-mêmes aussi.”

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Le Savoyard note également que cela donne plus de chances aux échappées de se détacher, “alors que le reste de la saison, si nous ne voyons pas qui est parti, les directeurs sportifs le disent par oreillettes en quinze secondes. C’est mieux pour le suspense et pour le cyclisme.” Pour les entraîneurs, en revanche, cela complique la course et demande la capacité de déléguer.

“Pendant la course, le seul moyen de communiquer reste donc de s’approcher des coureurs, à condition de se frayer un chemin jusqu’à eux”, sourit le sélectionneur français. “C’est plus agité dans la ligne des voitures. Cela demande de jouer des coudes, c’est toute une gymnastique.”

D’autant plus à cause de la dernière particularité “à l’ancienne” des Championnats du monde : le fait que ces courses se terminent sur un circuit emprunté plusieurs fois. “Quand nous entrons sur le circuit, et encore plus sur celui-ci avec ses 48 virages, nous savons qu’en théorie, nous ne reverrons pas nos coureurs avant la ligne d’arrivée”, concède Thomas Voeckler, qui pourra compter sur 4 ardoisiers le long du parcours au cas où. “Mais j’espère ne pas en avoir trop besoin car c’est difficile de visualiser l’ardoise. Les coureurs devront être autonomes dimanche. C’est aussi ce qui rend la course excitante et toujours pleine de surprises.”

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Ces conditions particulières ajoutent en effet du piment aux Championnats du monde, entraînant parfois des scénarios inattendus où les favoris sont piégés par ce manque d’informations. “Certains coureurs sont étiquetés comme coureurs de circuit”, ajoute Thomas Voeckler, expliquant : “En passant plusieurs fois au même endroit, ils savent repérer où il faut récupérer, attaquer ou éviter un danger. Au bout de trois tours, ils peuvent prendre des trajectoires parfaites calculées sur des plaques d’égout !”

De là à se demander si certains sont désavantagés par ces particularités des Championnats du monde ? “Peut-être, oui”, explique le sélectionneur français. Cela pourrait expliquer, par exemple, la disette de Wout van Aert, qui cherche en vain le maillot arc-en-ciel depuis des années, malgré son statut officieux de meilleur coureur du monde.
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