À l’approche du concours musical européen Eurovision, des voix se sont élevées dans le monde entier pour réclamer le retrait d’Israël du concours – à cause de la guerre à Gaza. Dans un article de débat, plus de 1 000 artistes qualifient le syndicat de télévision UER de deux poids, deux mesures et la participation d’Israël à l’Eurovision de « banalisation » des violations du droit international. La rédaction du Dagens Nyheter estime en revanche qu’il n’est pas du tout hypocrite de vouloir boycotter la Russie mais de laisser Israël participer au concours musical.
Dans un article de débat dans Aftonbladet 1 005 artistes reprochent à l’UER de ne pas exclure Israël du concours Eurovision de la chanson. Les artistes estiment que la décision de l’UER de laisser Israël concourir démontre un double standard qui mine la crédibilité de l’organisation. Ils font référence à l’exclusion par l’UER de la Russie du concours de 2022 en raison de l’invasion de l’Ukraine par ce pays et à la récente décision de la Cour internationale de justice de La Haye de poursuivre les accusations selon lesquelles Israël a commis des crimes contre la convention sur le génocide.
– Le fait que les pays qui se placent au-dessus du droit humanitaire soient invités à participer à des événements culturels internationaux banalise les violations du droit international et rend invisible la souffrance des victimes, écrivent les artistes.
“Il ne s’agit pas de deux poids, deux mesures”
Comité de rédaction du Dagens Nyheter cela résonne également avec la participation d’Israël à l’Eurovision. Ils estiment qu’il existe en effet plusieurs similitudes entre les conflits : que ce soit dans la guerre en Ukraine ou dans celle de Gaza, un côté est clairement plus fort que l’autre, ils entraînent d’énormes souffrances parmi les civils et, dans les deux cas, il y a de fortes allusions à une violations des lois de la guerre. Mais ils soulignent également les différences entre les conflits et le fait que leur comparaison repose sur un raisonnement fondamentalement incorrect et mal compris. Ils estiment que la position adoptée par l’UER ne relève pas du tout d’une double morale.
– Lorsqu’il s’agit de la guerre à Gaza, il n’y a ni bien ni mal, ou plutôt : à la fois bien et terrible mal. Israël et les Palestiniens ont des revendications légitimes. On peut critiquer la conduite de la guerre par Israël et condamner le terrorisme du Hamas tout en acceptant qu’Israël et les Palestiniens aient des revendications raisonnables, écrit le comité de rédaction de DN.
Entre autres choses, les débatteurs soulignent que ce qui sépare les deux guerres est que l’une est une guerre contre une organisation qualifiée de terroriste qui veut effacer un État démocratique de la carte – et l’autre est une attaque non provoquée par une dictature autoritaire contre un État démocratique. État démocratique. Par conséquent, ajoutent les débatteurs, les responsabilités morales dans le conflit Israël-Gaza sont beaucoup plus complexes et loin d’être aussi claires que dans le cas de l’invasion de l’Ukraine.
– Le fait que vous souhaitiez traiter différemment les guerres à Gaza et en Ukraine ne fait pas de vous un hypocrite, écrivent-ils.
Hanne Kjöller, rédactrice principale du Dagens Nyheter, va plus loin dans cette critique et affirme que les artistes qui débattent dans Aftonbladet ne parviennent pas à faire une distinction importante dans ce qu’elle appelle “l’ensemble d’opinions tout fait de la gauche populiste”.
– Ils montrent ainsi leur incapacité à faire la différence entre une dictature qui mène une guerre d’agression contre un voisin pacifique et une démocratie qui tente de se défendre contre un voisin hostile et preneur d’otages, écrit-elle.
Israël et le concours Eurovision de la chanson
1005 artistes : exclure Israël de l’Eurovision
1005 artistes suédois, entre autres Erik Saade, Robyn, Mauro Scocco, Aftonbladet Debatt
Ne confondez pas les guerres : Gaza n’est pas l’Ukraine
Comité de rédaction du Dagens Nyheter
Hanne Kjöller, éditorialiste, Dagens Nyheter
2024-02-12 16:51:20
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