Le Parlement européen a voté mardi en faveur d’une loi visant à stopper le déclin de la biodiversité en obligeant les États membres à réparer les écosystèmes endommagés, malgré l’opposition farouche de la droite et des organisations agricoles.
Réunis en session plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont validé – à une petite majorité près – l’accord conclu en novembre entre les négociateurs du Parlement et des États membres sur ce texte crucial du Pacte vert. Il reste encore une confirmation formelle des États membres avant son entrée en vigueur.
Cette législation impose aux Vingt-Sept de mettre en place d’ici 2030 des mesures de restauration sur 20% des terres et espaces marins à l’échelle de l’Union européenne.
Des habitats spécifiques tels que les zones humides, les forêts, les rivières, les prairies sous-marines, sont répertoriés : chaque État devra restaurer au moins 30% de ces habitats en mauvais état d’ici 2030, en priorité les zones Natura 2000.
Le dénouement de ce vote était incertain, le Parti populaire européen (PPE, droite) ayant appelé ses membres à voter contre le texte, tandis que l’extrême droite proposait des amendements de rejet.
Les députés de gauche et centristes, ainsi que les ONG environnementales, ont exprimé leur soulagement. Malgré les tentatives de sabotage, ils voient cette adoption comme une victoire pour la nature, les agriculteurs et tous les Européens.
À quelques mois des élections européennes, les élus conservateurs restent méfiants vis-à-vis du “Green Deal”, un ensemble de réglementations environnementales critiqué lors des récentes manifestations agricoles.
La pression de la droite a conduit le Parlement européen à vider en grande partie le projet de loi de son contenu en adoptant son mandat de négociation en juillet.
Les enjeux des terres agricoles et des tourbières ont été au centre des débats. Les conservateurs ont critiqué la mention d’un objectif d’extension des zones “à haute diversité” sur les terres agricoles, pourtant supprimée.
Concernant les terres agricoles, un compromis a été trouvé avec les États pour viser des tendances à la hausse sur des indicateurs tels que les papillons et le carbone dans le sol.
Le texte prévoit également la restauration d’au moins 30% des tourbières drainées utilisées en agriculture d’ici 2030, avec la possibilité de les réhumidifier, malgré les préoccupations sur les rendements agricoles.
En fin de compte, la droite a exprimé ses inquiétudes quant aux contraintes imposées par cette législation pour les agriculteurs.
