J’avais joué le rôle du protagoniste, Ananda dans le film « Ijjodu » de MS Sathyu (2010). L’héroïne Chenni croit qu’en tant que Devdasi (traduit vaguement par servante de Dieu), elle doit offrir des services sexuels aux gens. Ananda lui dit que ce n’est rien d’autre qu’une foi aveugle. Il ajoute qu’elle travaille en fait comme travailleuse du sexe et qu’elle est exploitée.
Il lui conseille même d’arrêter ce qu’elle fait et de se marier. Au début, elle est choquée par ses paroles mais Chenni se rend vite compte de ce à quoi elle est forcée. Elle décide donc de se marier selon sa suggestion. Cependant, elle sait que personne ne serait prêt à épouser un Devadasi. Son seul espoir est Ananda car il comprend clairement la réalité et s’inquiète pour elle. Elle sent qu’il serait assez sensible pour l’accepter. Mais malheureusement, il ne le fait pas.
Elle est maintenant dans un dilemme car elle n’a ni sa foi sur laquelle s’appuyer ni aucun espoir de vivre. Une Chenni dévastée met fin à ses jours. Ananda est stupéfait et sans voix de la voir morte car il sait qu’il a brisé sa foi et son espoir. Je me suis souvent demandé s’il avait eu raison de faire comprendre à Chenni que c’était une foi aveugle après tout ?
Mais alors, je me suis soudain souvenu de la scène du pont de “Indiana Jones et la dernière croisade” de Steven Spielberg (1989). Le pont dans la scène est littéralement invisible, mais Indiana Jones prend ce “acte de foi” et trouve son pied sur le pont qui est complètement camouflé par son arrière-plan. N’était-ce pas une “foi aveugle” qui lui avait fait sauter le pas ?
Déroutant, n’est-ce pas ? Il y a plusieurs discussions sur la différence entre la foi et la foi aveugle et avoir des espoirs dans une situation apparemment sans espoir. On peut continuer à espérer et mettre toute une vie à prouver sa foi. Mais si la foi est ébranlée ou brisée ou si l’espoir est remis en question de temps en temps, alors peut-être faut-il penser latéralement, c’est-à-dire commencer à raisonner, regarder les choses sous différents angles et les aborder de manière créative.
Lorsque la foi et l’espoir de Chenni ont été anéantis, au lieu de succomber et de se suicider, elle aurait dû penser latéralement. Si ses pensées avaient été dans une direction différente, elle aurait continué à mener sa vie. Après avoir réfléchi latéralement, si on sent ou a encore le sentiment d’être sur la bonne voie, alors quoi qu’il en soit, il faut juste s’y accrocher.
Le drame sportif ‘Kaun Pravin Tambe?’ (2022) capture le parcours du joueur de cricket Pravin Tambe. Il a fait ses débuts en Premier League indienne (IPL) à 41 ans. L’IPL est généralement considéré comme un tournoi pour les jeunes talents et dans tous les formats de cricket, la plupart des joueurs ne durent pas jusqu’à 40 ans. Tambe a lutté et combattu les rejets à plusieurs reprises.
Dans une des scènes du film, il dit : « si je réussis un jour, les gens diront que je suis génial, et si je ne le suis pas, ils me déclareront fou ». Malgré les réactions négatives constantes des gens, il a toujours poursuivi son intuition, sa passion et sa foi. Il espérait qu’un jour, il serait définitivement sélectionné pour un match du Trophée Ranji. Il a accepté le défi chaque fois que sa foi était remise en question et a continué à travailler plus dur pour y parvenir. Comme mentionné dans le même film « Pravin est un héros non pas à cause de ce qu’il a accompli ; mais parce qu’il n’a pas quitté le sol.
Ce que j’ai appris de ces films, c’est que si je dois devenir un héros, je dois continuer à poursuivre mes rêves et penser latéralement si besoin est. Mais je ne devrais jamais prendre la décision radicale que ‘Chenni’ a prise et quitter le sol.
(L’auteur est un acteur et un cinéaste.)
