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L’économie marocaine face aux aléas et à l’inflation

L’économie marocaine face aux aléas et à l’inflation

EMalgré de nombreux avantages, l’économie nationale reste toujours dépendante de diverses incertitudes. Pour l’année en cours, la menace de la sécheresse, la conjoncture internationale marquée par des tensions, ainsi que les effets du séisme d’Al Haouz, restent des facteurs déterminants pour certains indicateurs. Dans son dernier bulletin d’information économique sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, la Banque mondiale prévoit une accélération de la croissance à 2,8 % en 2023, contre 1,3 % en 2022. Le Royaume fera mieux que la moyenne de la région Mena.

Selon l’institution des Nations Unies, “le Maroc a été moins touché par les chocs macroéconomiques mondiaux que d’autres pays importateurs de pétrole de la région”. Concernant les effets du séisme, la Banque mondiale estime que “la catastrophe aura un impact macroéconomique modéré. Les perturbations potentielles seront temporaires et de courte durée”. Cette opinion est partagée par Mohamed Amrani, professeur d’économie à l’université.

“Le séisme a eu un effet destructeur majeur, mais heureusement qu’il n’a pas touché les grandes métropoles, les zones d’activités ou les infrastructures qui pourraient avoir un effet néfaste sur le développement à long terme. La réactivité des autorités, le soutien des bailleurs de fonds et les mesures prises, notamment le programme de reconstruction, ont permis d’absorber les secousses. Le tourisme, secteur clé de l’économie, a repris de plus belle et l’organisation des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI a été un véritable coup de publicité majeur”, souligne-t-il. En effet, de nombreuses craintes ont été exprimées après la catastrophe. Les acteurs du secteur touristique ont redouté le pire. Finalement, le scénario catastrophe ne s’est pas produit.

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Plus de 960 000 touristes ont visité le Maroc en septembre 2023, ce qui représente une croissance de 7% par rapport au même mois de 2022, malgré le séisme. Au 10 octobre, le Royaume a accueilli un total de 11,1 millions de touristes, dépassant ainsi les réalisations de l’ensemble de l’année 2022, selon le ministère du Tourisme. Par ailleurs, le Maroc a renforcé sa position dans de nouveaux secteurs, notamment l’automobile. Les exportations de cette industrie ont atteint 90,4 milliards de DH au cours des huit premiers mois de l’année, soit une augmentation de 35,6%.

“La confiance dans l’économie marocaine se manifeste par la bonne performance de plusieurs secteurs d’activité. Une performance qui n’est pas simplement conjoncturelle, mais semble durable. Cependant, il est à noter que d’autres éléments peuvent peser lourdement sur la croissance, comme la campagne agricole”, révèle Amrani. Selon lui, “nous sommes déjà dans la première décade d’octobre, une période qui correspond au début des travaux de terrain et aux autres préparatifs pour lancer la campagne, mais il manque encore de pluie. Si les précipitations ne sont pas au rendez-vous cette année, ce sera une catastrophe”.

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Et l’inflation ?

L’inflation reste l’indicateur le plus préoccupant pour l’économie marocaine. Selon la dernière note du Haut-Commissariat au Plan (HCP), les prix à la consommation auraient ralenti mais restent élevés. Ils auraient connu une progression moins rapide au troisième trimestre, dans un contexte de décélération des cours internationaux des matières premières. “Ce ralentissement est principalement dû à la baisse des prix des produits pétroliers et alimentaires, tandis que ces cours sont très volatils, surtout pour les premiers qui peuvent rapidement augmenter à tout moment”, explique Amrani.

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