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Le système scolaire français : un chemin difficile vers plus d’égalité des chances

Le système scolaire français : un chemin difficile vers plus d’égalité des chances

2023-05-29 16:36:48

Le ministre français de l’Éducation aura peu d’espoir de voir le président Macron soutenir sa réforme.

Photo: dpa/Ludovic Marin

L’historien de renom Pap Ndiaye, qui a été étonnamment nommé ministre de l’Education lors de la formation du gouvernement il y a un an, n’appartient à aucun parti et n’avait absolument aucune expérience en politique. S’il regrette déjà d’avoir accepté le poste, il ne le montre pas. Cependant, force est de constater qu’il ne lui est pas facile de s’affirmer. Sa préoccupation majeure, dont il s’est exprimé publiquement pour la première fois en septembre dernier et qui se concrétise désormais, est la mixité sociale dans les écoles. C’est “l’exigence de la réussite de chaque élève” et un moyen pour les écoles de la république de “tenir leur promesse d’égalité des chances”, souligne le ministre.

Mais ce sera un processus laborieux. Le principal obstacle est peut-être le comportement hésitant de nombreux directeurs d’école, ainsi que de nombreux fonctionnaires de son propre ministère. Un certain nombre de prédécesseurs de cette présidence ministérielle se sont déjà résolus à promouvoir l’égalité des chances par des mesures ciblées, mais ce projet s’est vite essoufflé en raison de la résistance persistante de la base. Reste à savoir si Pap Ndiaye aura plus de succès désormais. En tout cas, l’objectif est clair.

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Il s’agit d’ouvrir les portes des écoles des quartiers populaires également aux écoliers des quartiers défavorisés, en leur donnant de meilleures perspectives d’obtention d’un bon diplôme de fin d’études et plus tard d’un cursus réussi. Pour ce qui est des écoles publiques, le ministre s’appuie sur les recteurs des académies, c’est-à-dire les différents académies, auxquels il a demandé mi-mai de “réduire de 20% les écarts de recrutement social entre les écoles publiques d’ici 2027”. Ils devraient s’inspirer d’une “boîte à outils” d’idées que le ministère propose pour favoriser la mixité sociale dans les différentes écoles. Il s’agit d’éviter que les enfants issus de milieux défavorisés ne se concentrent dans les écoles des «zones à problèmes», ce qui, bien sûr, abaisse le niveau là-bas.

En outre, les écoles d’élite devraient également être encouragées à admettre des élèves défavorisés. La semaine dernière, le ministre a signé un protocole avec l’organisation faîtière des écoles privées. Le Secrétariat général de l’enseignement catholique SGEC s’est engagé à augmenter de 50 % le nombre d’écoles qui échelonnent leurs tarifs en fonction du revenu familial d’ici cinq ans et à augmenter la proportion d’élèves qui, en raison de leur origine dans des familles particulièrement pauvres, fréquentent une école publique Obtenez une bourse pour doubler. Mais le ministre n’a pas exigé d’engagements contraignants, même s’il a le dessus, car après tout, les écoles privées – pour la plupart catholiques – reçoivent de l’État l’argent pour payer leurs enseignants.

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Pap Ndiaye peut attendre peu de soutien d’Emmanuel Macron, car une plus grande mixité sociale n’a jamais été une priorité pour le président. Le camp gouvernemental n’ayant qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale, il est tributaire du soutien du parti d’opposition de droite Les Républicains lorsqu’il s’agit de projets législatifs. Mais ce sont de véhéments défenseurs des écoles privées.

Parallèlement, depuis 2016, des travaux sont menés sur un ensemble d’indicateurs de statut social, qui permettront d’obtenir du matériel statistique sur la composition sociale des élèves dans des écoles spécifiques et les quartiers environnants dont ils sont issus. Sur cette base, les autorités scolaires locales devraient fixer des objectifs spécifiques pour chaque école. En fin d’année dernière, un bilan intermédiaire a été établi avec les chiffres des écoles qui ont participé à une expérimentation de grande envergure pour créer une plus grande mixité sociale dans une académie du département de la Haute-Garonne.

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Même les experts s’étonnent de la « ségrégation scolaire au plus bas niveau » que l’on peut observer dans de nombreuses écoles, et des résultats positifs des mesures ciblées de « mixité ». En conséquence, les conditions et les résultats scolaires se sont améliorés pour de nombreux étudiants issus de milieux défavorisés, sans pénaliser les étudiants issus de la classe sociale supérieure. Mais la découverte la plus importante est probablement que la plus grande mixité parmi tous les étudiants a renforcé la cohésion sociale, l’estime de soi académique et un sentiment d’optimisme.



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