Le survol de Kidal par l’aviation malienne provoque des tensions avec les ex-rebelles du nord du Mali

Le Mali fait face à une nouvelle montée de tension avec la reprise des survols de ses bastions par l’armée régulière. Les régions concernées sont celles qui étaient sous le contrôle des ex-rebelles Touaregs et des groupes islamistes avant l’intervention militaire de 2013. Cette situation a ravivé des craintes de nouveaux affrontements dans le pays. Découvrons ensemble les enjeux de cette situation dans cet article.


Le survol à basse altitude de Kidal par un avion malien le 5 avril a été perçu comme une manœuvre d’intimidation par les forces ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui ont riposté. Bien que l’appareil n’ait mené aucune frappe, ces opérations s’inscrivent dans un contexte de dégradation des relations entre les officiers putschistes au pouvoir à Bamako et les ex-mouvements rebelles, à majorité touareg et arabe, qui contrôlent dans les faits le septentrion malien depuis plus de dix ans. Signé en 2015, l’accord de paix et de réconciliation prévoit notamment une plus grande autonomie des différentes régions du Mali et une recomposition de l’armée dans laquelle doivent être intégrés d’ex-rebelles. Ne satisfaisant pleinement aucune des parties, il est resté depuis largement inappliqué faute de volonté politique, notamment à Bamako, mais le texte offre un cadre de règlement auquel demeurent attachés la plupart des partenaires étrangers du Mali. La junte au pouvoir a réorienté ses partenariats et acheté des armements, donnant l’occasion de mettre en scène une armée qui pourrait être prête à la reconquête. La réponse du ministre malien de la réconciliation à l’alerte d’Alghabass Ag Intalla, le président de la CMA, était apparue sous la forme d’un courrier dénonçant des violations incessantes de l’accord de paix par les groupes signataires, tout en faisant état de prétendues collusions de la CMA avec les groupes terroristes, tout en restant attaché à sa mise en œuvre intelligente. Les mouvements qu’elle représente s’étaient retirés des pourparlers pour l’application de l’accord de paix.