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Le suicide chez les jeunes : une tragédie évitable

Le suicide chez les jeunes : une tragédie évitable

Se suicider à 10 ans. J’écris cette phrase et je l’efface. Elle me semble bizarre, presque ridicule. Parce que le mot « suicide » ne devrait jamais être dans la même phrase que « 10 ans ». Pas que ce soit mieux plus vieux, mais l’image est forte.

À 10 ans, on est rempli d’optimisme, on a des rêves pas toujours réalistes, on est dans l’insouciance de l’enfance et presque aux portes de la préadolescence. À 10 ans, on est heureux de boire une slush l’été et de chausser ses patins à glace d’hiver. À 10 ans, notre frustration se résume au moment où nos parents nous rappellent que c’est l’heure de dormir : après tout, nous ne sommes plus des bébés pour avoir des couvre-feux, voyons.

Toujours est-il que l’histoire relatée ce matin dans Le Journal à propos du suicide chez nos jeunes a l’effet d’un coup de poing. Nos jeunes et nos enfants souffrent. Ils souffrent tellement que beaucoup trop d’entre eux commettent l’irréparable pour mettre fin à ses souffrances psychologiques.

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On perd beaucoup trop d’enfants et de jeunes adolescents au suicide. Comment a-t-on pu ignorer les signes de détresse ? Étions-nous assez attentifs aux signes qu’ils ont dû forcément nous laisser ? Notre incompréhension et notre ahurissement d’aujourd’hui ne changent rien au résultat.

On n’a pas le droit d’être surpris en fait. On sait que les services d’aide et de soutien psychologiques sont inaccessibles. Quand c’est invisible comme mal qui nous ronge, il n’y en a pas de guichet d’accès à la première ligne. On aime faire croire que la santé mentale est importante, mais ce ne sont que des paroles.

Pour avoir accès à des services en santé mentale aujourd’hui au Québec, il faut être dans une des deux situations suivantes: être particulièrement tenace, persévérant et assez patient (pas des traits de quelqu’un souffrant mentalement) ou être dans un tel état de crise qu’on craigne qu’on attente à notre vie, ou à celle d’autrui, de manière imminente. Si vous ne cadrez pas dans ces priorités, prenez un numéro et attendez, votre tour viendra peut-être un jour.

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Qui manifeste pour la santé mentale ? Quel syndicat dénonce le manque de ressource ? Qui saurait quoi faire, demain matin, s’il voit son enfant en détresse psychologique pour l’aider à guérir ? Pas grand monde.
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