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Le retour de Metallica au Stade olympique de Montréal : un enjeu crucial pour la réputation du lieu

Le retour de Metallica au Stade olympique de Montréal : un enjeu crucial pour la réputation du lieu

Pour les quelque 60 000 fans de Metallica qui franchiront les portes du Stade olympique les 11 et 13 août prochains, les deux concerts seront une occasion de revoir leur groupe favori à Montréal pour la première fois depuis 2017. Mais pour la direction du Parc olympique, ce sera une rare chance de réaffirmer la place de l’immense stade de béton, et de Montréal, comme arrêt valable pour les plus grandes (et lucratives) tournées en Amérique du Nord. Si le Stade a accueilli son lot de gros noms dans les années 1970, 1980 et 1990, il faut remonter à la fin de l’été 2015 et aux passages d’AC / DC et de One Direction pour assister à des concerts d’envergure internationale dans l’enceinte olympique. Seulement quatre grandes tournées se sont arrêtées à l’édifice dessiné par Roger Taillibert depuis le début des années 2000. « La réputation du Stade, à une certaine époque, c’était que c’est très difficile d’y produire des spectacles et que les gens ne viendraient pas à cause du son. Les artistes ne voulaient pas jouer là », souligne Nick Farkas, vice-président de la programmation, des concerts et événements chez Evenko, le promoteur qui encadre la venue de Metallica au Stade olympique. Evenko et la direction du Parc olympique se croisent donc les doigts pour que ce double concert soit un succès. « C’est important pour nous que ce soit une réussite. Et encore plus important pour le Stade. Si ce n’est pas un succès, ce sera très difficile de convaincre des artistes d’y revenir », convient Nick Farkas. La Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, organisme qui a remplacé la Régie des installations olympiques en 2020, veut d’ailleurs attirer une vingtaine de concerts au Stade lors des 10 prochaines années, un rythme qui s’apparente à celui des années 1980 et 1990. Pour y arriver, le Parc olympique a lancé une grande opération séduction, notamment en envoyant ses représentants à Los Angeles retisser des liens avec les bonzes de l’industrie musicale. « Pendant un certain temps, on a été un peu passifs en matière de développement, admet Alain Larochelle, vice-président de l’exploitation et du développement commercial du Parc olympique. On devait donc se réinscrire sur l’itinéraire de tournée des artistes, leur expliquer notre projet, et nos intentions d’améliorer l’acoustique et l’expérience client. » Selon M. Larochelle, la réaction a été très positive. Le succès des festivals Fuego Fuego, Fierté Montréal et Metro Metro sur l’esplanade du Parc olympique a également contribué à jeter un éclairage positif sur le Stade. « On va être scrutés à la loupe, mais tout le monde veut que ça fonctionne. L’industrie est ravie de revoir Montréal et le Stade comme une option pour les grands concerts. Maintenant, il faut remplir nos engagements », affirme Alain Larochelle. Le son du Stade L’enjeu numéro un sera évidemment l’acoustique. Malgré quelques succès, la qualité sonore du lieu n’a jamais fait l’unanimité. En 1993, lors l’arrêt au Stade de son Girlie Show, une Madonna agacée par les nombreux retours de son avait résumé l’évidence : « Cet endroit a été créé pour le sport et non pour un spectacle de musique ! ». « Pour un mélomane, le Stade sonne tellement “cacanne”. Le son se réverbère un peu partout et revient vers les spectateurs, explique le musicologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal, Danick Trottier. En 2015, au concert d’AC / DC, j’avais l’impression d’entendre un groupe rock répéter dans un garage à deux maisons de chez nous ! » La forme ovale du Stade, l’omniprésence du béton et, surtout, le matériel de sonorisation de l’artiste en tournée ont une influence sur la qualité sonore de l’endroit. « C’est la responsabilité de la salle de s’assurer que les conditions soient les meilleures possible pour que le groupe donne le meilleur montrer possible. Mais c’est surtout l’artiste [et son matériel] qui est responsable du son », juge Nick Farkas. Emerson, Lake&Palmer et Pink Floyd, qui s’est produit à trois reprises dans l’ancien domicile des Expos (1977, 1988 et 1994), font partie de ceux qui ont réussi à dompter l’immense machine qu’est le Stade en y mettant temps, efforts et équipements adéquats. « Lorsqu’une équipe technique de qualité décide de transformer le Stade en un lieu où le son va bien passer, c’est possible d’avoir un bon résultat », estime Danick Trottier. C’est du moins ce qu’espère le Parc olym­pique, qui a envoyé des membres de son équipe technique au spectacle de Metallica au Stade de France en mai dernier pour observer le déroulement de la soirée. « La technologie sonore s’est tellement améliorée [depuis les derniers concerts au Stade]on est maintenant capables d’envoyer du son de manière directionnelle, plutôt que de tout cracher de la scène vers la foule. Pour Metallica et son équipe, ce n’était même pas un enjeu [de jouer au Stade olympique] : ils ont fait des stades à travers le monde et leur équipe de son est de très haut niveau », soutient Nick Farkas. La forme circulaire de la scène déployée par Metallica, qui est entourée de huit tours de son, devrait également permettre une meilleure répartition sonore. Sans promettre une acoustique symphonique, le dirigeant d’Evenko dit avoir « confiance que ce sera le meilleur son qu’on ait jamais eu au Stade ». Pour une amélioration permanente, il faudra cependant attendre un nouveau toit, projet complexe plusieurs fois remis aux calendes grecques. « Tant qu’on n’a pas un nouveau projet de toit confirmé, on se garde d’apporter des correctifs sur la structure du Stade pour améliorer l’acoustique, parce qu’on dépenserait probablement de l’argent pour rien », indique Alain Larochelle. Gros spectacle, grosses retombées Les tournées de grande ampleur, avec décors et artifices à l’appui, ont connu leur heure de gloire dans les décennies 1980 et 1990, période qui coïncide avec les grosses années du Stade en matière d’achalandage. Cette tendance au gigantisme s’est essoufflée au début des années 2000, décennie pendant laquelle Montréal a vu l’émergence de grands festivals et l’arrivée en force du Centre Bell. « Il y a maintenant plusieurs possibilités autres que le Stade pour les artistes qui ont la capacité d’attirer de grandes foules : Osheaga
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