L’Observatoire régional de la santé, responsable de l’élaboration du registre général des cancers de Corse depuis sa création par délibération de l’Assemblée de Corse, a récemment publié un premier état des lieux exhaustif des activités pour la période 2017-2019 par type de tumeur. L’année 2018, considérée comme “année 0” du registre général des cancers de Corse, a marqué une étape majeure dans l’histoire de ce document scientifique, fruit d’un long combat politique mené au niveau régional. Le président du conseil exécutif de Corse d’alors, Paul Giacobbi, avait sollicité dès 2008, auprès de l’État, l’instauration d’un registre régional des cancers, mais sans succès. Après huit années d’attente, la Collectivité de Corse s’est donc chargée seule du dossier, dont elle assure le financement intégral, confiant sa réalisation à l’ORS de Corse, une association ayant des compétences en épidémiologie et biostatistique.
Le document régional effectue un enregistrement continu et exhaustif des pathologies tumorales diagnostiquées chez les résidents corses depuis le 1er janvier 2017, qu’ils soient pris en charge en Corse ou sur le continent. L’exhaustivité et la qualité des données conditionnent la qualification du registre. Le rapport détaillé présente ainsi une incidence moyenne sur la période selon la localisation des tumeurs, portant sur dix-huit types de cancer. En termes d’incidence moyenne tous cancers confondus sur la période 2017-2019, celle-ci s’élève à 1 873 cas, dont 54 % pour les hommes et 46 % pour les femmes. Les bassins de vie peuplés d’Ajaccio et de Bastia présentent les incidences brutes les plus élevées, mais le risque de cancer est plus élevé dans les bassins du Grossetto-Prugna et de Corte, contrairement à ceux de Bastia et de Ghisonaccia.
Le rapport détaille également les incidences selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence pour chaque tumeur, ainsi que le parcours clinique et thérapeutique, les bases du diagnostic, le nombre de sources par tumeur et d’investigations sur dossiers médicaux. Ces éléments statistiques offrent des perspectives de développement pour l’amélioration de la prise en charge des patients et l’évolution des connaissances en cancérologie, la maladie représentant en France la première cause de décès chez l’homme et la deuxième chez la femme.
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