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Le projet japonais de décharge d’eaux usées contaminées par le nucléaire préoccupe même la Nouvelle-Calédonie

Le projet japonais de décharge d’eaux usées contaminées par le nucléaire préoccupe même la Nouvelle-Calédonie

2023-05-14 15:34:08

Une vue de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Photo: VCG

Note de l’éditeur:Le projet du Japon de déverser des eaux usées contaminées par le nucléaire dans l’océan a été fermement condamné par la communauté internationale. Néanmoins, Tokyo suit toujours sa propre voie et accélère le plan pour faire payer le reste du monde. Quel mal causera-t-il aux pays insulaires du Pacifique et aux résidents locaux si l’eau contaminée est déversée dans l’océan Pacifique par le Japon ? Quels efforts le Forum des îles du Pacifique (PIF) a-t-il déployés pour arrêter le Japon ? Le journaliste du Global Times (GT) Wang Wenwen a évoqué ces questions avec Johanito Wamytan (Wamytan), le vice-président de l’association d’amitié entre la Nouvelle-Calédonie et l’étranger.

C’est la cinquième pièce de la série.

GT : Que pensez-vous de la décision du Japon de déverser des eaux usées contaminées par le nucléaire dans l’océan Pacifique ? S’il est réalisé, comment affectera-t-il l’image régionale et internationale du Japon ?

Wamytan : Douze ans après la catastrophe de Fukushima, l’exploitant de la centrale nucléaire, Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), s’apprête à déverser plus d’un million de tonnes d’eau contaminée dans l’océan Pacifique. Le plan a suscité des inquiétudes parmi les pêcheurs et provoqué la colère des voisins du Japon.

Le stockage a été la solution mise en place à Fukushima. La centrale nucléaire touchée produit chaque semaine des centaines de mètres cubes d’eau contaminée. Pour refroidir le combustible des réacteurs concernés, TEPCO est contraint d’injecter de l’eau en permanence. Ajoutez à cela l’eau de pluie et l’eau souterraine qui siègent dans les sous-sols des immeubles. Cette eau chargée en isotopes radioactifs est ensuite pompée pour être partiellement traitée et placée dans des réservoirs.

Selon un décompte TEPCO de février 2021, 1 061 cuves étaient entassées sur le site de Fukushima, contenant 1,25 million de mètres cubes d’eaux usées. Dans un document daté d’avril 2020, l’AIEA a réitéré sa position selon laquelle le stockage “ne peut être qu’une mesure temporaire et qu’une solution plus durable est nécessaire”. Les réservoirs ont été remplis en 2022 et TEPCO a besoin d’espace pour un démantèlement supplémentaire.

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L’accumulation de ces réservoirs à ciel ouvert augmente également le risque d’accidents. Il est probable que la décision du Japon aura un impact négatif sur l’image du pays en matière de sûreté nucléaire et de gestion environnementale. La décision peut également entraîner des boycotts ou des restrictions commerciales par les pays de la région qui s’y opposent.

Jusqu’à présent, cette décision a été largement critiquée par les pays de la région, ainsi que par les pêcheurs et certains Japonais. Comme eux, en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, nous sommes préoccupés par les effets à long terme de la contamination de l’océan Pacifique sur la santé humaine et l’environnement.

GT : Quels dommages subiront les pays insulaires du Pacifique et les résidents locaux si des eaux usées contaminées par le nucléaire sont déversées dans l’océan Pacifique par le Japon ?

Wamytan : Le déversement d’eaux usées contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan Pacifique peut avoir des conséquences sur la santé humaine et l’environnement.
Les effets à long terme de la contamination sur la santé humaine dépendront de la quantité de rayonnement présente dans l’eau rejetée, ainsi que de la distance et de la durée d’exposition. Les habitants des pays insulaires du Pacifique sont particulièrement vulnérables à ces effets, car ils dépendent souvent de la pêche et de l’agriculture locales pour leur subsistance.

Pour les Japonais, ceux qui vivent près de la centrale nucléaire de Fukushima ou qui ont été évacués en raison de la catastrophe nucléaire de 2011 peuvent être particulièrement préoccupés par les effets à long terme du rejet d’eau contaminée dans l’océan Pacifique.

Il est important de noter que les autorités japonaises ont déclaré que les niveaux de rayonnement seront suffisamment bas pour éviter tout risque pour la santé humaine. Mais cela n’a pas suffi à rassurer de nombreux groupes locaux et internationaux qui s’opposent à cette décision.

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En fin de compte, il est crucial que les autorités japonaises surveillent de près les niveaux de rayonnement dans l’océan Pacifique et prennent des mesures pour minimiser les risques pour la santé humaine et l’environnement. Il est également important que les pays insulaires du Pacifique et les Japonais soient tenus informés de l’évolution de la situation et aient accès à des ressources et à un soutien adéquats en cas de besoin.

Photo de Johanito Wamytan : avec l'aimable autorisation de Wamytan

Photo de Johanito Wamytan : avec l’aimable autorisation de Wamytan

GT : La Nouvelle-Calédonie est membre du PIF. Quels efforts le PIF a-t-il déployés pour arrêter le Japon et quelle est leur efficacité ?

Wamytan : Le PIF a publiquement exprimé sa préoccupation face à la décision du Japon de déverser de l’eau contaminée dans l’océan Pacifique, appelant le Japon à travailler en étroite collaboration avec les pays du Pacifique pour développer une solution appropriée et respectueuse de l’environnement à la gestion de l’eau. Le PIF a également demandé au Japon de fournir des informations détaillées sur la composition de l’eau contaminée et sur les mesures prises pour minimiser les risques pour la santé humaine et l’environnement.

Cependant, il est important de noter que le FIP n’a aucun pouvoir réglementaire sur les pays membres, et ses appels et recommandations ne sont pas contraignants. La décision finale appartient au Japon. Par conséquent, l’efficacité des efforts du FIP reste difficile à évaluer. Néanmoins, le FIP continue de jouer un rôle important dans la promotion de la coopération régionale et de la protection de l’environnement dans le Pacifique.

GT : Quelle est la probabilité que le Japon change de cap ? Dans quelles circonstances le Japon le fera-t-il ?

Wamytan : Le Japon a expliqué que cette décision est prise après avoir examiné les options disponibles et après avoir obtenu l’approbation de l’autorité de réglementation nucléaire du pays. Le gouvernement a également déclaré que cette décision était nécessaire car l’espace de stockage des eaux contaminées arriverait bientôt à saturation.

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Cependant, cette décision a été critiquée par certains groupes écologistes et pays voisins comme la Corée du Sud, qui interdit l’importation de fruits de mer de la région de Fukushima. Le gouvernement japonais a déclaré qu’il prendrait des mesures pour minimiser les impacts sur l’environnement et la santé humaine.

Il est donc possible que le Japon reconsidère sa décision de rejeter les eaux traitées de la centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan Pacifique si les préoccupations environnementales et sanitaires persistent ou si des alternatives plus viables et moins controversées émergent. Cependant, il est difficile de prédire exactement quand cela se produirait.

GT : De nombreux pays, dont les États-Unis, le Japon et la France, ont développé leurs stratégies indo-pacifiques. Quelle est votre préoccupation ou votre crainte concernant cette stratégie ? Quel est l’intérêt des pays insulaires du Pacifique ?

Wamytan : Ce que nous voyons actuellement, c’est une militarisation et une nucléarisation du Pacifique. Les pays insulaires du Pacifique ont besoin de stabilité pour pouvoir disposer d’un environnement propice à leur développement pacifique et durable. Il est donc important que les pays insulaires du Pacifique soient consultés et associés à l’élaboration de la stratégie indo-pacifique, AUKUS ou route de la soie, afin que leurs préoccupations et leurs intérêts soient pris en compte. En bref, nous sommes confrontés à des défis uniques et à des besoins particuliers qui doivent être pris en compte par les grandes puissances lors de la formulation de stratégies globales envers cette partie du monde.

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