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Le président Emmanuel Macron annonce un projet de loi sur l’industrie verte qui inclura des mesures de protectionnisme pour les véhicules électriques européens. Il compte réformer les critères d’attribution du bonus automobile pour mieux prendre en compte l’empreinte carbone de la production du véhicule et soutenir les batteries et véhicules produits en Europe. Cependant, pour éviter les accusations de protectionnisme, l’argumentaire est axé sur l’empreinte carbone plutôt que sur l’origine géographique des produits. Cette décision pourrait favoriser les voitures produites en France grâce aux énergies nucléaire et hydraulique. Le projet de loi contiendra également des crédits d’impôts, des formations, des mesures pour dépolluer les friches industrielles et pour simplifier les procédures d’implantation industrielle.

Le président Emmanuel Macron annonce un projet de loi sur l’industrie verte qui inclura des mesures de protectionnisme pour les véhicules électriques européens. Il compte réformer les critères d’attribution du bonus automobile pour mieux prendre en compte l’empreinte carbone de la production du véhicule et soutenir les batteries et véhicules produits en Europe. Cependant, pour éviter les accusations de protectionnisme, l’argumentaire est axé sur l’empreinte carbone plutôt que sur l’origine géographique des produits. Cette décision pourrait favoriser les voitures produites en France grâce aux énergies nucléaire et hydraulique. Le projet de loi contiendra également des crédits d’impôts, des formations, des mesures pour dépolluer les friches industrielles et pour simplifier les procédures d’implantation industrielle.

Projet de loi « Industrie verte »

Crédit d’impôts, formations, friches… Le Président a présenté jeudi 11 mai les grandes lignes de son projet de loi « industrie verte ». Il annonce une mesure de protectionnisme sur les véhicules électriques européens.

C’est le retour de la « révolution » version Macron. Une « petite révolution », a-t-il osé ce jeudi 11 mai, laquelle porte sur le bonus écologique des voitures conditionné à l’empreinte carbone. Mais tout de même : l’annonce du chef de l’Etat relève d’un protectionnisme économique, qui ne dit tellement pas son nom que le chef de l’Etat en a, dans la foulée, récusé le terme. Alors que le président de la République continue de dérouler les réformes censées faire oublier sa loi sur les retraites, il a, accompagné de sept ou huit ministres et fort renfort de petits fours et belles nappes blanches, reçu à l’Elysée entre 200 et 300 centaines d’acteurs du monde industriel, moins d’une semaine avant la présentation d’un projet de loi baptisé « industrie verte ».

Au bout d’un discours de plus d’une heure, il a esquissé une sorte de changement de paradigme. « Nous serons le premier pays européen à réformer les critères d’attribution du bonus automobile pour mieux prendre en compte l’empreinte carbone de la production du véhicule et pour que le soutien public soit ciblé sur ces objectifs », a-t-il clamé devant un parterre sage et à l’écoute. Et de résumer : « On va soutenir les batteries et véhicules qui seront produits en Europe parce que leur empreinte carbone est bonne. Cela ne veut pas dire que l’on va faire du protectionnisme, on ne va pas fermer le marché, mais on ne va pas utiliser l’argent du contribuable français pour accélérer l’industrialisation non européenne. » Il a enfin donné une date approximative de mise en œuvre : d’ici la fin de l’année.

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Cette annonce, dont les contours restent à définir, n’est pas une petite affaire. En avril, la moitié des véhicules vendus en France avaient été assemblés hors Union européenne. Le projet de Macron pourrait donc être un argument solide pour un automobiliste français qui hésiterait entre deux modèles venus de contrées différentes. Reste un écueil : les véhicules français restent souvent bien trop chers par rapport à leurs homologues chinois. Cette « petite révolution » du chef de l’Etat pourrait donc rééquilibrer le combat inégal, même si les constructeurs européens doivent faire un effort sur leurs prix pour rivaliser.

Des prix de vente imbattables pour les constructeurs européens

Parmi les véhicules électriques les plus achetés en France, on retrouve notamment la Tesla Model 3, dont la plupart des véhicules destinés au marché européen viennent d’une usine de Shanghai. Ou encore la MG4, de la marque chinoise MG. Les deux modèles affichent des prix de vente imbattables pour les constructeurs du Vieux Continent. Dans sa version Luxury, par exemple, la MG4 plafonne à 36 000 euros neuve, sans compter le bonus écologique. Un montant encore trop élevé pour nombre de ménages mais cela reste… 10 000 euros de moins que la très française Renault Megane EV60 version Iconiq, aux performances comparables.

C’est là qu’intervient la réflexion du gouvernement sur le fléchage des aides. Déjà critiqué parce qu’il n’est pas conditionné à un plafond de ressources – il est simplement majoré de 2 000 euros pour les plus modestes –, le bonus écologique de 5 000 euros a permis de doper les achats de véhicules produits en Chine, pays qui joue à plein du dumping social. Cette différence de prix entre les véhicules européens et asiatiques était d’ailleurs l’une des raisons invoquées par l’exécutif pour le report de la promesse de campagne, le « leasing social » à 100 euros par mois.

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C’est donc pour inciter les Français à choisir des modèles fabriqués dans l’UE qu’Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire évoluer le bonus écologique. Sauf que, pour éviter les accusations de protectionnisme européen, le gouvernement a choisi d’axer son argumentaire sur l’empreinte carbone des véhicules produits. Dit autrement : prendre en compte l’énergie qui fait tourner les usines d’assemblage de chaque modèle plutôt que la simple origine géographique. Mais une décision qui, grâce aux énergies nucléaire et hydraulique françaises, favoriserait alors mécaniquement les voitures produites dans l’Hexagone.

Un enjeu social pour Emmanuel Macron

Le gouvernement devra malgré tout placer intelligemment le curseur déterminant l’empreinte carbone satisfaisante. Selon le site spécialisé dans l’énergie Electricity Maps, près de 30 % de l’énergie produite en Allemagne ce jeudi provient du charbon et 14 % du gaz. Il faudra donc établir un critère qui ne pénalisera pas les modèles assemblés outre-Rhin tout en bloquant ceux venant de Chine.

Il y a aussi un enjeu social pour Emmanuel Macron. Alors que des fonderies, usines d’assemblages ou encore ingénierie des constructeurs ont fermé, réduit la voilure ou prévu de le faire pour passer aux véhicules électriques, une étude de l’Association européenne des fournisseurs automobiles fin 2021 estimait à une perte nette de 275 000 emplois. Mais ceux perdus dans les fonderies de l’Indre ou du Jura ne sont pas forcément remplacés par de nouveaux emplois automobiles dans la même région.

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Ces annonces sur les voitures électriques et les usines de batteries s’inscrivent dans une volonté plus large du chef de l’Etat d’« accélérer [la] réindustrialisation » du pays. Dans ce même discours, Macron a décliné les différentes mesures et les sommes pour atteindre cet objectif qu’il s’est fixé : crédit d’impôt industrie verte qui permettrait de « déclencher 20 milliards d’investissements sur le territoire national d’ici 2030 », « procédures hypersimplifiées » verser « diviser par deux les délais » d’une nouvelle implantation industrielle, un milliard d’euros pour dépolluer les friches industrielles, 700 millions d’euros supplémentaires pour des formations aux métiers de l’industrie…

Ce vendredi, le chef de l’Etat est à Dunkerque pour continuer cette « séquence réindustrialisation » qui se poursuivra lundi à Versailles avec son 6e sommet Choose France. Dans le Nord, Macron doit confirmer l’implantation d’une quatrième gigafactory de batteries électriques dans la région : celle de la firme taïwanaise ProLogium Technology. Une multinationale asiatique arrivant en France quand, depuis les années 70, les usines françaises – surtout dans cette région – étaient transférées en Chine. Une autre « petite révolution ».

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