Le potentiel de l’Afrique pour devenir un acteur majeur des chaînes d’approvisionnement

Selon le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), la chaîne d’approvisionnement est le système et les ressources nécessaires pour acheminer un bien ou un service du fournisseur au consommateur. Les économies africaines ont le potentiel de devenir des acteurs majeurs de cette chaîne en exploitant leurs ressources et en se basant sur leurs marchés en expansion.

Le rapport de la Cnuced met en avant les atouts de l’Afrique pour se positionner dans des secteurs tels que l’automobile, la téléphonie mobile, la pharmacie et le photovoltaïque. Ces atouts incluent l’abondance de minéraux et de métaux essentiels tels que l’aluminium, le cuivre, le lithium, le cobalt et le manganèse, qui sont des composants vitaux pour les industries à forte intensité technologique. Certains de ces métaux sont utilisés dans la fabrication de batteries électriques, ce qui fait de l’Afrique une destination attrayante pour les secteurs manufacturiers.

D’autres atouts stratégiques de l’Afrique, selon la Cnuced, comprennent un accès plus court et plus simple aux intrants primaires, une démographie avantageuse avec une population jeune intéressée par la technologie, une main-d’œuvre jeune et une classe moyenne en pleine croissance. Selon les prévisions, d’ici 2050, un consommateur sur quatre dans le monde sera résident africain.

La Cnuced exhorte les pays africains à se concerter et à mettre en place des réglementations et des infrastructures adéquates pour attirer les investisseurs. Il est également recommandé de ne pas se limiter à la fourniture de matières premières, mais de miser sur les chaînes d’approvisionnement technologiques qui peuvent avoir un impact sur les emplois et les salaires. Le continent pourrait également bénéficier de transferts de technologies.

Les crises telles que la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine ont souligné la nécessité de sécuriser les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les pays et les entreprises relocalisent leur système de production pour réduire les risques et l’empreinte carbone. C’est donc le moment opportun pour l’Afrique de se positionner.

Bien que les obstacles soient nombreux, tels que les infrastructures insuffisantes, la faiblesse des institutions, le manque de financements et l’instabilité politique dans certains pays, les experts de la Cnuced soulignent également certains points positifs, tels que la création de la zone de libre-échange africaine (Zlecaf).