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Le neurologue Maaike se prépare à annoncer de mauvaises nouvelles | colonne | Le lancer

Le neurologue Maaike se prépare à annoncer de mauvaises nouvelles |  colonne |  Le lancer

Mike van der Plas

Aujourd’hui à 19h00

Quand j’ai commencé comme médecin, de mauvaises nouvelles pouvaient encore m’arriver. Il s’est approché en chaussettes, furtif et invisible, alors que je luttais pour éviter de me noyer dans ma nouvelle responsabilité. Parfois, je l’ai même regardé droit dans les yeux pendant un moment, mais ensuite, pas plus sage, j’ai détourné le regard à nouveau. Ce n’est que lorsque c’était en noir sur blanc – dans un rapport de radiologie, dans les chiffres rouges ou bleus des résultats sanguins – que cela m’est apparu.

Même alors, ma première réaction a souvent été le déni. J’ai vérifié le nom et la date de naissance. Ma patiente ? Réel? Celui de la chambre quatorze ? A qui je viens de parler ? Réel?! Exécutez une fois de plus. Appelez le radiologue, appelez le labo, appelez mon patron. Et puis avec du plomb dans mes souliers de retour à la personne en question. Après tout, les mauvaises nouvelles doivent être partagées.

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Aujourd’hui, cinq ans plus tard, les mauvaises nouvelles me surprennent rarement. Je l’entends déjà venir de loin. Ça commence par un coup de fil pendant le quart de week-end, alors que je viens à peine de commencer la visite. Réprimant les soupirs, espérant secrètement qu’un report ou un ajustement est possible. Le ton du docteur fait peu de cas de ces pensées. Rien d’explicite dans ses propos, mais les germes d’un drame : une femme proche de la soixantaine, déchue, incapable de se relever, devant entrer en ambulatoire de neurologie, a eu du mal à se servir de son bras et de sa jambe droits pendant un certain temps, peut-être le ferait-elle… ?

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Avant que le médecin généraliste ne puisse demander s’il peut envoyer le patient, j’ai déjà entré le préavis dans le système du service des urgences. C’est ainsi que vont se dérouler les prochaines heures : pendant que la femme est en route, je visite rapidement les patients de l’unité de soins du cerveau. Dès qu’elle arrivera, je lui parlerai et je ferai mon examen neurologique. Je suis bref, je n’autorise pas beaucoup de silences, j’évite les contacts visuels prolongés, craignant que la mauvaise nouvelle ne se lise déjà dans mon regard. Je demande la tomodensitométrie et entre-temps, je vais faire sortir deux patients de l’unité d’admission aiguë. Quand j’aurai fini, les images seront prises. Ensuite, je vois à combien de tumeurs nous avons affaire.

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Est-il plus facile de savoir exactement comment le processus va se dérouler ? Vaut-il mieux affronter les mauvaises nouvelles avec une froide efficacité plutôt que de les prendre comme une gifle ? Je pense que oui. Voir la femme sur la civière ou écouter les inquiétudes de son mari n’enlève rien à mon cœur. Mais au moment où je prononce les mots et qu’elle se tait et qu’il commence à pleurer de façon déchirante, je suis mentalement prêt pour ça. Je ne serai pas dérangé, car les infirmières savent ce que je fais. Je ne reste pas assis là pressé ou bouleversé ou choqué. Je ne tombe pas dans les pièges classiques des débutants : en dire trop peu, en dire trop.

Pourtant ce n’est pas que je ne le ressens plus, le poids de la mauvaise nouvelle. Mais ça ne culmine pas comme avant. Elle s’étale sur la journée et s’installe dans ma mémoire. Je l’écris. Et laissez tomber.

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