Le Népal a presque triplé sa population de tigres sauvages depuis 2009

“Les tigres au Népal et partout ailleurs où ils vivent en Asie, environ 10 pays, étaient en déclin constant pour deux raisons principales”, a déclaré Henley. “La raison la plus immédiate était le braconnage pour le commerce illégal d’animaux. La deuxième raison était la perte d’habitat.”

Henley a déclaré que le Népal “se démarque vraiment en tant que leader de la conservation, en particulier pour les tigres”.

“Il y a un soutien pour la conservation des tigres au plus haut niveau du gouvernement”, a-t-elle déclaré. “Cela s’est traduit par une conservation de l’habitat vraiment efficace, renforçant la protection des tigres dans les parcs nationaux, les réserves fauniques.”

Selon Henley, l’un des principaux atouts du Népal en matière de conservation est l’accent qu’il met sur les corridors fauniques, qui sont des voies forestières permettant de relier des parties autrement fragmentées de l’habitat du tigre.

“Le Népal a été un pionnier dans le reboisement des zones pour s’assurer que ces connexions sont restaurées et maintenues”, a-t-elle expliqué. À mesure qu’ils grandissent et s’éloignent de leurs parents, “les tigres ont besoin de se disperser. Cette dispersion n’est possible que si les tigres peuvent se déplacer en toute sécurité”.

L’autre facteur clé du retour du tigre au Népal est l’implication de la communauté dans les projets de conservation, a déclaré Henley.

“Les communautés sont la force motrice derrière cela”, a-t-elle déclaré. “Ils sont employés pour faire du reboisement, maintenir cette habitude et sont directement impliqués dans la conservation.”

Le Fonds mondial pour la nature s’est impliqué dans des projets d’écotourisme au Népal, a ajouté Henley. À mesure que la population de tigres s’est rétablie, les parcs nationaux protégés pour les tigres sont devenus des attractions touristiques populaires, les revenus des parcs aidant à répondre aux besoins de la communauté. Cela favorise un sentiment d’investissement communautaire dans les projets de conservation, a expliqué Henley.

Un autre ingrédient clé du rétablissement des populations de tigres est de trouver des moyens pour les humains et les tigres de coexister en toute sécurité, a déclaré Henley.

“Ce dont nous avons vraiment besoin, c’est d’une approche holistique”, a-t-elle déclaré. “Surveiller les tigres, savoir où ils vivent, peut aider les communautés à rester en sécurité.”

Le Népal a également trouvé le succès avec des outils pratiques, comme des clôtures à l’épreuve des prédateurs pour le bétail et l’éclairage nocturne des périmètres des villages pour éloigner les tigres.

Le déploiement de programmes d’indemnisation pour les agriculteurs dont le bétail est tué par des tigres permet également une meilleure coexistence entre l’homme et le tigre, a déclaré Henley.

Les écologistes se réfèrent à un concept connu sous le nom de “capacité de charge sociale” pour décrire la capacité d’une certaine communauté à tolérer un certain nombre d’animaux comme les tigres. “Comprendre cette dynamique et cette capacité de charge sociale est un nouveau domaine d’intérêt pour nous”, a déclaré Henley.

« À moins que les personnes vivant avec des tigres ne les veuillent là-bas, nous ne les aurons pas là-bas », a-t-elle déclaré.

La protection des tigres aide également à protéger d’autres espèces en voie de disparition ou menacées. “Effectivement, si nous voulons protéger un tigre, nous allons protéger 10 000 hectares de forêt”, a déclaré Henley. Les tigres vivent également dans “certaines des forêts les plus riches en carbone”. Cela “nous aidera également à atténuer le changement climatique si nous protégeons ces forêts très riches”.

Mais alors que le Népal est une réussite pour les tigres, Henley a souligné qu’il existe encore de nombreux pays où les tigres sont en “crise”. Les tigres ont disparu au Vietnam, au Cambodge et au Laos depuis 2000, a-t-elle déclaré. “Nous devons examiner les éléments qui ont conduit au succès au Népal et en Inde et essayer de les reproduire. L’élément le plus important est la volonté politique et le leadership politique.”