Nouvelles Du Monde

Le monde à part de la pédiatrie : entre soins aux enfants et aux adultes, une différence marquée

Le monde à part de la pédiatrie : entre soins aux enfants et aux adultes, une différence marquée

Par Julien Munoz Publié le 25 Août 23 à 21:02 mis à jour le 25 Août 23 à 21:46 Voir mon actu Suivre La Presse de la Manche

« Entre travailler avec les adultes et auprès des enfants, il y a vraiment un monde à part, commente Betty, auxiliaire de puériculture, dans le service depuis cinq ans. Ce n’est pas le même regard. » (©La Presse de la Manche)
Des visuels ornent les murs. Ici, un lapin. Là, une girafe. Dans le secteur « hospitalisation », au gré du couloir, une composante de trois sous-secteurs (petits, moyens et grands, ces derniers occupant environ la moitié du service).
De l’autre côté, se trouvent les Urgences pédiatriques et l’hôpital de jour de Cherbourg-en-Cotentin (Manche). Dans l’une des chambres de ce dernier secteur, des jouets sont installés sur la table de nuit. Des enfants avec des pathologies chroniques (hématologiques, oncologiques, endocrino, néphro, gastro-entéro, diabète, troubles…) viennent y passer des journées.
En pédiatrie, dans la salle où les infirmières travaillent entre deux soins aux patients, des dessins de remerciements d’enfants sont apposés au-dessus des écrans de contrôles.
« Les enfants n’ont pas de filtre »
« Depuis toute petite, je voulais travailler avec les enfants, raconte Laure, auxiliaire puéricultrice depuis 2009. Il faut les aimer, être patiente, bienveillante. Ce que je trouve extraordinaire avec les enfants, c’est qu’ils sont cash, par rapport à un adulte. Ils n’ont pas de filtres. S’ils ne nous aiment pas, ils nous le disent. S’ils sont contents de nous, aussi ! »
Alors que l’état de santé de la population des enfants s’est globalement considérablement amélioré ces dernières décennies, réduisant de manière significative le nombre d’hospitalisations et la durée des séjours hospitaliers, le recours aux Urgences « explose », devenues aux yeux de la société un recours médical de plus en plus fréquent.
Parce qu’il y a les drames de la vie et les bobos. Parce qu’il devient difficile d’avoir un médecin traitantque passée une certaine heure le service apparaît comme une rare solution.
Parce que géographiquement il est au carrefour de nombreuses vies, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. « 70 à 80 % des entrées le sont pour des problématiques qui sont du ressort de la médecine de ville », commente Betty.
En 2021, 9 500 passages ont été recensés aux Urgences pédiatriques, et environ 6 000 pour des urgences gynécologiques.
Année après année, le nombre ne cesse d’augmenter et ce qui auparavant était exceptionnel, en termes de fréquentation, devient habituel aujourd’hui.
À l’instar de celles pour les adultes, depuis le 1est juillet, l’accès aux Urgences pédiatriques est intégralement régulé par le 15. En pédiatrie, les trois quarts des patients ne sont là que pour quelques jours.
Entre 0 et 18 ansle panel de patients est extrêmement large. Les caractères différents.
Des binômes
À chaque fois, il faut s’adapter. Contrairement à certaines idées reçues, les gestes médicaux ne sont pas forcément plus complexes à réaliser auprès des plus petits.
Pour avoir fait des stages en cardiologie adultes, où la plupart des patients sont âgés, ce n’est pas plus facile. Après, on sait qu’il y a des tranches d’âges où c’est plus compliqué. Les 8,9,10 mois ont tendance à être un peu plus dodus, ce n’est pas toujours facile de les piquer. On s’habitue à notre service.
Sylvie
Infirmière en pédiatrie
Les équipes travaillent en binômeentre l’infirmière qui va réaliser le geste technique (prise de sang,…) et l’auxiliaire, qui va parler à l’enfant, lui tenir le bras, le rassurer ou lui changer les idées.
« Il faut chercher l’attention de l’enfant, indique Angèle, auxiliaire diplômée depuis trois ans. Parfois, cela va être une chanson qui va le distraire. Ou parler d’un dessin animédes animaux, de la plage… »
Il n’est pas rare que certains parents soient plus inquiets que l’enfant dans ces moments-là.
« Il faut apprendre, les mettre à l’aise pour que cette confiance se traduise aussi auprès de l’enfant, et que tout se passe au mieux », commente Laure. Quand on est parent, pourtant, difficile parfois d’être rationnel lorsqu’il s’agit de la santé de son enfant.
« En tant que parent, on se met aussi à leur place », poursuit Betty. « On sait comment on peut le vivre. Quand cela arrive que la réaction des parents soit un peu trop forte, on essaye de désamorcer la bombe. On est là, on vous écoute, on va s’occuper de vous. Et après, cela va mieux. »
Les gardes des soignants durent douze heures, depuis 2014. Dans les équipes, c’est globalement plus simple à gérer en journée que la nuit. Même si, avec l’expérience et au fil des années, beaucoup de soignants ne souhaiteraient plus revenir aujourd’hui aux journées de 7 heures et 30 minutes.
Pour les enfants, c’est aussi plus simple de ne voir que deux équipes : une dans la journée et une la nuit.
Betty
Puéricultrice
En parler
Souvent, dans l’entourage, beaucoup les interrogent de savoir comment elles font pour travailler en pédiatrie, dans le contexte d’enfants plus ou moins gravement malades, selon les cas qui viennent à se présenter. La plupart du temps, leur réponse est simple : c’est une vocation.
« J’ai travaillé un peu aux Urgences adultes et en réanimation », explique Angèle. « Certaines collègues me demandaient comment je faisais pour travailler avec des enfants. C’est avec eux que je me sentais plus à l’aise. Après, il ne faut pas être trop sensible. On se crée une carapace, pour se protéger aussi. »
Dans les équipes, les jours de moins bien, il y a toujours une oreille attentive, une possibilité d’échange lorsqu’un besoin d’en parler se fait sentir. Des dispositifs peuvent être mis en place. En France, les avancées technologiques et les réductions d’effectifs ont conduit à ce que généralement seuls les enfants les plus gravement malades soient pris en charge à l’hôpital dans la durée.
« Quand il y a des choses un peu compliquées… un enfant qui décède par exemple, on sait qu’on peut parler, remarque Betty. C’est compliqué de décharger à la maison. Le mari n’a pas toujours envie d’entendre les problèmes qu’il y a. Quelque part, au quotidien, l’équipe, c’est un peu une deuxième famille. »
#Les #chemins #vie #Aux #urgences #pédiatriques #allô #maman #bobo
2023-08-25 22:02:48

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Un F16 s’est écrasé à Halkidiki, le pilote est sain et sauf

F-16 ©Eurokinissi ” )+(“arrêter\”> “).length); //déboguer contenttts2=document.querySelector(“.entry-content.single-post-content”).innerHTML.substring( 0, document.querySelector(“.entry-content.single-post-content “).innerHTML.indexOf( “” )); contenttts2=contenttts2.substring(contenttts2.indexOf( “fa-stop\”> ” )+(“arrêter\”> “).length);

ADVERTISEMENT