Le ministre de l’Agriculture d’Irlande du Nord a agi illégalement en février lorsqu’il a ordonné un arrêt “politiquement motivé” des contrôles post-Brexit sur les produits alimentaires et agricoles en provenance de Grande-Bretagne, a statué jeudi la Haute Cour de Belfast.
La Grande-Bretagne a accepté, dans le cadre de son départ de l’Union européenne, de laisser effectivement l’Irlande du Nord au sein du marché unique des marchandises du bloc, nécessitant des contrôles à partir de janvier 2021 sur certaines marchandises en provenance du reste du Royaume-Uni.
L’ordre d’arrêter immédiatement ces contrôles 13 mois plus tard par le ministre de l’époque, Edwin Poots, n’est jamais entré en vigueur après que la Haute Cour a déclaré deux jours plus tard qu’ils devaient rester en place, en attendant le résultat d’un contrôle judiciaire sur la question.
Le juge Adrian Colton a déclaré qu’il semblait que l’instruction de M. Poots, membre du Parti unioniste démocrate (DUP) qui a protesté contre les chèques, était motivée par des considérations politiques plutôt que juridiques.
“Il est difficile de tirer une conclusion autre que celle que la décision contestée dans cette requête était une décision ouvertement politique prise pour des raisons politiques”, a déclaré le juge Colton, annulant l’ordonnance de M. Poots.
Le protocole d’Irlande du Nord a été conçu pour éviter les contrôles politiquement controversés entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, membre de l’UE, mais de nombreux unionistes affirment que la frontière effective créée dans la mer d’Irlande efface une partie de leur identité britannique.
Le juge Colton a déclaré que les instructions de M. Poots étaient conformes à la stratégie décrite dans un discours du chef du DUP, Jeffrey Donaldson, en septembre 2021, selon laquelle les ministres du parti utiliseraient leurs votes pour contrecarrer tout contrôle post-Brexit.
Il a ajouté que M. Poots avait auparavant clairement accepté que le protocole lui imposait l’obligation légale d’effectuer les contrôles et que ses fonctionnaires effectuaient les contrôles depuis plus d’un an avant qu’il ne cherche à les supprimer.
Le gouvernement britannique a cherché à assouplir de nombreuses barrières commerciales depuis l’entrée en vigueur du protocole et les discussions techniques avec l’UE sur la manière de le faire ont repris en octobre pour la première fois en sept mois. —Reuters