JUANA SUMMERS, HÔTE :
Les électeurs du Massachusetts sont sur le point de décider si les immigrants sans papiers devraient pouvoir demander un permis de conduire. Dix-sept autres États, ainsi que le district de Columbia, l’autorisent déjà. New York est l’un de ces États, et Chris Burrell de la station membre GBH rapporte comment leur loi a un impact important sur la sécurité routière.
(SOUNDBITE DE VOITURE CONDUISANT PASSÉ)
CHRIS BURRELL, BYLINE: La circulation passe devant un supermarché à Saugerties, NY, une ville de 23 000 habitants à quelques heures au nord de New York. Le chef de la police, Joseph Sinagra, affirme que ces automobilistes sont beaucoup plus en sécurité qu’il y a quelques années à peine. La raison est simple, dit-il – une énorme baisse du nombre de conducteurs sans permis maintenant que les immigrants sans papiers ici peuvent obtenir des permis.
JOSEPH SINAGRA : Les gens ne fuient plus la police maintenant. Ils s’arrêtent. Et nous n’avons pas eu de poursuite ici, pour être honnête avec vous, ce qui est vraiment bien. C’est la sécurité communautaire.
BURRELL : Dans tout l’État, la police de New York avait l’habitude d’arrêter environ 57 000 personnes par an pour conduite sans permis. Deux ans après que les législateurs ont adopté la loi Green Light, les arrestations ont chuté à environ 30 000. Des policiers comme Sinagra affirment que la plupart de ces conducteurs sans permis sont des résidents de longue date, et non des immigrants récents. Et cette baisse des arrestations de conducteurs sans permis se traduit par une meilleure police, dit-il.
SINAGRA : Mes officiers passent maintenant plus de temps dans la rue. Ils passent moins de temps à détenir des individus.
BURRELL : Cela a également changé la vie quotidienne des immigrants.
ALICIA RIOS : (parlant espagnol).
BURRELL : Dans une petite ville près d’Albany, Alicia Rios monte dans sa Toyota Camry blanche. Elle et son mari ont élevé trois enfants ici et dirigent une entreprise d’aménagement paysager, avec beaucoup de leurs clients à une heure de route. Elle m’emmène faire un tour devant l’école secondaire de sa fille et les vergers de pommiers locaux pendant qu’un interprète passe devant.
RIOS : (Par l’intermédiaire d’un interprète) Et maintenant, nous nous sentons plus libres de pouvoir conduire. Donc je suis vraiment content. Donc ça m’a aidé à aller travailler, aller chercher mes enfants, faire des courses au magasin.
BURRELL: Dans une ville pas très loin, Dalila Yeend s’arrête chez elle dans un SUV noir. Il y a quatre ans, elle a été arrêtée après avoir traversé un panneau d’arrêt. Immigrant non autorisé à l’époque, Yeend n’avait pas de permis valide. Elle a passé les trois mois suivants dans un centre de détention américain de l’immigration et des douanes à quatre heures de chez elle et de ses deux enfants.
DALILA YEEND: Qu’est-ce qui m’est arrivé, j’étais juste comme, je ne veux pas que cela arrive à quelqu’un d’autre. Juste à partir d’un simple arrêt de la circulation, nos vies entières ont été changées en un clin d’œil, et c’était une période effrayante.
BURRELL: Maintenant, armée d’un permis de conduire depuis trois ans, elle dit qu’elle a pu démarrer une entreprise de soins de santé à domicile et s’offrir sa propre maison. La réforme de la loi à New York qui a aidé Yeend et Rios à obtenir des licences est sur le point de se produire dans le Massachusetts l’été prochain. Mais un effort pour empêcher la mise en œuvre de la loi a commencé quelques jours seulement après que les législateurs du Massachusetts ont adopté la loi. Une campagne de pétition, dirigée par des républicains, a organisé un référendum sur le scrutin de novembre. Des partisans comme Paul Craney de la Massachusetts Fiscal Alliance, de droite, affirment qu’il est de bon sens pour les électeurs que l’ICE est la bonne agence pour s’occuper des immigrants sans papiers, pas des États.
PAUL CRANEY : Et ce n’est pas parce qu’ils sont xénophobes ou racistes. Nous ne pouvons pas demander au Registre des véhicules automobiles de faire le travail que notre gouvernement fédéral est censé faire.
BURRELL : Les données des sondages dans le Massachusetts montrent que 56 % des électeurs inscrits veulent que les immigrants qui peuvent fournir une pièce d’identité valide puissent obtenir un permis de conduire. Les syndicats et une grande compagnie d’assurance automobile sont les plus grands donateurs de l’effort pour sauver cette loi de l’abrogation, en constituant un fonds de campagne de 1,2 million de dollars.
SARAH O’CONNOR : Je pense que nous pouvons frapper 400 portes aujourd’hui.
BURRELL: Les défenseurs des droits des immigrants comme Sarah O’Connor, rassemblant des solliciteurs la semaine dernière à Lynn, une ville multiraciale juste au nord de Boston, disent que perdre cette campagne pour l’accès des immigrants aux permis de conduire aurait un effet dissuasif pendant des années.
O’CONNOR: Il n’y aurait probablement pas de véritable réforme au niveau de l’État du Massachusetts sur l’immigration pour la prochaine décennie.
BURRELL: Les défenseurs de l’immigration disent également que l’abrogation de la loi sur le permis de conduire dans le Massachusetts se répercuterait à l’échelle nationale, nuisant à l’élan des États essayant d’aider les immigrants sans papiers vivant et travaillant dans leurs communautés pendant des décennies.
Pour NPR News, je suis Chris Burrell à Boston. Transcription fournie par NPR, Copyright NPR.
