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Le Maroc se souvient des attentats qui ont bouleversé il y a 20 ans la lutte contre le djihadisme | International

Le Maroc se souvient des attentats qui ont bouleversé il y a 20 ans la lutte contre le djihadisme |  International

2023-05-17 06:40:00

Portraits de victimes des attentats de Casablanca de 2023, mardi devant le mémorial des attentats.Fatima Zohra Bouaziz (EFE)

Devant le monument qui commémore le pire attentat terroriste au Maroc, inauguré par le roi Mohamed VI et le chef du gouvernement espagnol de l’époque, José Luis Rodríguez Zapatero, les associations marocaines de victimes du terrorisme ont commémoré ce mardi au centre de Casablanca la 20e anniversaire de la vague d’attentats qui a fait 45 morts, dont ceux des 12 djihadistes suicides qui les ont perpétrés. Des rescapés parmi la centaine de blessés enregistrés en 2003, et des proches des victimes se sont rassemblés devant la plaque votive qui se dresse sur la place Mohamed V de la capitale économique marocaine, où ils ont apposé des affiches des défunts. Rachida Gedali, présidente d’une des associations, a perdu son mari dans l’attaque de la Casa de España, l’une des cinq cibles. Dans des déclarations citées par l’agence de presse Efe, il a résumé la devise de la commémoration comme suit : “Nous avons un message pour les jeunes : le terrorisme ne laisse que des orphelins du côté des victimes et blesse des parents du côté des auteurs”.

Sortis du bidonville de Sidi Mumen à Casablanca, de jeunes terroristes marocains ont poignardé des dizaines de civils pour le compte d’Al-Qaïda et fait exploser les charges explosives qu’ils transportaient dans des centres occidentaux, comme le consulat de Belgique et l’hôtel Farah, fréquentés par des touristes européens, et des juifs. , comme le siège de l’Alliance israélite et le cimetière hébreu. Les attentats ont provoqué la stupéfaction dans un pays habitué jusque-là à un islamisme modéré dans lequel les groupes salafistes ne semblaient pas s’être radicalisés.

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L’Association Marocaine des Victimes du Terrorisme, présidée par Soad el Jamal, qui a perdu son mari et un fils, a publié une déclaration dans laquelle elle a appelé à préserver la mémoire du défunt 20 ans plus tard et à “rejeter la haine afin de sensibiliser les nouvelles générations”.

Forts d’une batterie de lois antiterroristes d’urgence, qualifiées de « restrictives » et « expéditives » par les ONG de défense des droits de l’homme, les services de sécurité marocains ont répondu avec force aux attentats avec plus de 2 000 arrestations en quelques mois, dont celles d’imams éminents qui prêché la vision la plus rigoureuse de l’Islam. Depuis lors, le Maroc est en première ligne dans la lutte contre le terrorisme, dirigée depuis un pouvoir policier très concentré. Cette détermination, qui lui a valu une reconnaissance internationale pour des enquêtes de renseignement qui ont contribué à démanteler des complots terroristes djihadistes dans des pays africains et européens —comme celui qui a mené les attentats de Paris en novembre 2015—, est désormais aussi l’un de ses principaux atouts. diplomates.

“La nouvelle stratégie de sécurité (…) appuyée sur un travail de déconstruction de l’idéologie radicale, a porté ses fruits en même temps que des mesures religieuses, économiques et sociales”, a récapitulé ce mardi le agenda L’Opinion. « L’expérience marocaine [en materia antiterrorista] Elle est désormais demandée à l’échelle mondiale après le démantèlement d’au moins 210 cellules terroristes depuis 2003″, souligne le journal, organe officiel du parti nationaliste Istiqlal, intégré à l’actuelle coalition gouvernementale à Rabat.

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En 2011, lorsque la guerre éclate en Syrie et que plus de deux mille jihadistes marocains s’enrôlent dans les rangs de l’État islamique (ISIS, pour son sigle en anglais) avant la proclamation, trois ans plus tard, du califat de Mossoul (au nord de Irak), les services de sécurité à Rabat avaient déjà déployé un puissant appareil anti-terroriste. La Direction générale de la tutelle du territoire (DGST, renseignement intérieur avec 8 000 agents), dirigée à partir de 2005 par le super-agent Abdelatif Hamuchi, a marqué le rythme des investigations. Depuis 2015, Hamuchi est également directeur général de la Sûreté nationale (30 000 policiers). Hamuchi, qui dépend en théorie du ministère de l’Intérieur, cumule les deux postes pour la première fois dans l’histoire du Maroc et relève directement du roi Mohamed VI. La création il y a huit ans du Bureau central des enquêtes judiciaires, qui se concentre sur les opérations antiterroristes et a détenu plus de 1 500 personnes, a encore renforcé son pouvoir.

Mais tout n’a pas été policier ces dernières décennies, au cours desquelles il y a eu trois autres attentats majeurs contre des étrangers au Maroc, comme celui qui a fait 17 morts en 2011 au café Argana sur la place Yemá al-Fnaa à Marrakech. La réforme de la formation des imams a réorienté les mosquées vers une vision plus nationaliste et modérée de l’islam. L’extension de la scolarité obligatoire chez les jeunes et les programmes d’urbanisation dans les bidonvilles ont également contribué à dé-radicaliser la périphérie des grandes villes.

Des proches des victimes de l'attentat de 2003, mardi à Casablanca.
Des proches des victimes de l’attentat de 2003, mardi à Casablanca.FADEL SÉNÉ (AFP)

pardon des salafistes

L’exécution des peines, dont certaines dépassent 30 ans de prison, et les grâces royales successives qui jalonnent les festivités patriotiques et religieuses, ont fait qu’il ne reste actuellement qu’une vingtaine de détenus pour les attentats de Casablanca en prison, selon des données officielles citées par Efé. Parmi les personnes libérées des soi-disant « programmes de réconciliation », figurent des prédicateurs salafistes repentant comme Hassan Ketani.

Au cours des 10 dernières années, il y a eu une dizaine d’attaques contre des étrangers au Maroc qui portaient l’empreinte du djihadisme, comme celle qui a causé la mort par égorgement de deux touristes scandinaves en 2018. Les services de sécurité démantèlent périodiquement des groupes accusés de liens avec l’Etat islamique, comme celui qui a revendiqué la mort d’un policier à Casablanca en mars dernier.

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