Le laser au service du traitement du kyste pilonidal à l’hôpital de Coulommiers : une avancée médicale remarquable

« Coulommiers avait déjà la maison médicalisée, le programme sport-santé, maintenant, ils ont le laser » . Il est fier Alexandre Cortes. Fier de pouvoir valoriser la nouvelle activité de laser qui se pratique à l’hôpital Coulommiers.

Le but : faciliter le traitement du kyste pilonidal. Une opération en chirurgie ambulatoire au sein d’un nouveau bloc opératoire qui ne coûtera pas la peau des fesses aux malades puisque financée à 100% par la sécu. Interview du responsable de chirurgie digestive au sein du GHEF (Grand Hôpital de l’Est Francilien) .

Qu’est-ce que le kyste pilonidal ?

Le kyste pilonidal concerne généralement les sujets jeunes, entre 18 et 30 ans,. Ces derniers présentent une pathologie du sillon inter-fessier où les poils poussent à l’intérieur de la peau. Conséquence : un kyste qui peut faire 3 cm et qui s’infecte. Résultat : le malade arrive aux urgences avec un abcès au niveau des fesses dont le seul traitement était de faire une incision. Le pus coulait et le malade avait des soins locaux pendant près d’un mois pour cette chirurgie effectuée en urgence. L’abcès pouvait, par ailleurs, récidiver puisqu’on n’avait pas traité la cause.

Oui mais, ça, c’était avant donc. Depuis, vous opérez au laser…

En effet, dans le cadre du développement de l’hôpital de Coulommiers, il nous est venu à l’idée de mettre en place une nouvelle technique avec le traitement de ce kyste au laser. Jusqu’à il y a encore peu de temps, on proposait aux malades de retirer le kyste à distance de la première opération, deux trois mois après. Ce qui pouvait aboutir à des trous de 5 cm de haut par 3 cm de large et 3 cm de profondeur. Avec des délais de un à trois mois de cicatrisation post-opératoire.

Comment l’opération au laser passe-t-elle ?

C’est le docteur Francesco Esposito qui opère. Il a commencé le 1er mai 2023, il a opéré le 95e malade ce matin, c’est une vraie activité qui apporte un vrai plus aux patients. On prend une fibre laser très fine, on la rentre et on brûle l’intérieur du kyste. Une opération effectuée en ambulatoire. Et les malades ont un arrêt de travail de quatre à cinq jours. C’est sans douleur. Alors qu’avec la méthode classique, ils se retrouvaient avec un trou de la taille d’un gros abricot, ce qui occasionnait beaucoup de douleur et de gêne.

Quels sont les facteurs aggravants ?

Les gens qui sont souvent assis et qui ont une pilosité. C’est une pathologie qu’on rencontrait beaucoup chez les gens qui faisaient leur service militaire. Car ils étaient assis sur un système pileux au niveau des fesses longtemps dans des camionnettes de l’armée. Du coup, le poil finit par pousser vers l’intérieur. Les hommes sont plus touchés que les femmes mais les femmes en ont quand même. C’est une pathologie extrêmement fréquente mais assez méconnue. Les gens ne le racontent pas trop aux mariages…

Que faire pour éviter une récidive ?

S’épiler. Les femmes y pensent plus que les hommes. Avec le laser, le pourcentage de récidive est de moins de 20%.

Combien ça coûte ?

Une fibre laser coûte 350 euros environ. Mais la force de Coulommiers, c’est que c’est le seul hôpital public d’Île-de-France qui aujourd’hui propose cette activité de chirurgie au laser au tarif public. C’est-à-dire que tout est pris en charge par la sécurité sociale, sans dépassement d’honoraire. Alors, forcément, on a des malades qui viennent de partout. Ce matin, on a opéré quelqu’un qui venait de Bordeaux à qui on avait fait la consultation d’anesthésie par visioconférence. Il repart ce soir. On a opéré de gens de Tours, de Paris, de Provins… et au tarif public s’il-vous-plait !

Propos recueillis par Vanessa ASPE

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