En attendant – et espérant – que la situation politique particulièrement troublée au Mali ne s’éclaircisse, la Ville de Thionville a décidé de mettre en sommeil les actions de son comité de jumelage avec Gao. Un véritable crève-cœur.
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Aujourd’hui à 20:00
Le maire de Thionville, Pierre Cuny, et le comité de jumelage Thionville-Gao et Kénébia-Konko, ont organisé ce mardi matin, 7 mars, à l’espace La Scala, une conférence de presse pour évoquer la situation au Mali et, par ricochet, celle de l’association thionvilloise. « Le 16 novembre dernier, le ministère des Affaires étrangères a décidé de suspendre toutes les aides publiques de développement du Mali, face à l’attitude de la junte malienne, désormais alliée à la milice Wagner », a rappelé en introduction Pierre Cuny.
Une semaine plus tard, les autorités de transition maliennes décidaient d’interdire à leur tour, avec effet immédiat, toutes les activités menées par des ONG opérant au Mali, sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire. Dans ces conditions, le comité de jumelage de Thionville-Gao n’a pas eu d’autre choix que de suspendre ses actions de partenariat à Gao et dans les villages de Kénébia-Konko.
« Cette mise en sommeil ne signifie pas la fin de l’association »
« C’est un jumelage historique, vieux de trente-cinq ans, qui se retrouve ainsi en stand-by », a confirmé le maire de Thionville. « Et pas parce que la Ville et le comité de jumelage se désengagent », a-t-il tenu à préciser. Tout comme il a martelé que « cette mise en sommeil ne signifie pas la fin de l’association ». Dominique Morlot, président historique du comité de jumelage, a pour sa part rappelé que pareille situation s’était déjà présentée par le passé. « Dans les années 90, le Mali avait déjà connu une période trouble, mais trois ans plus tard, les choses étaient rentrées dans l’ordre. ». Avec l’omniprésence de groupuscules djihadistes et le développement plus ou moins avéré de la francophobie, le contexte n’est bien évidemment plus le même.
Liaison dangereuse
« On ne voit pas comment ne pas suspendre les opérations de flux financier tant que la situation ne sera pas éclaircie. Cela pourrait même s’avérer dangereux pour les correspondants sur place », ajoute Pierre Cuny. « On va continuer à entretenir nos relations amicales avec nos partenaires et avec nos porteurs de projets, sachant que trois sont en cours », a indiqué Marie-Amélie Rodde, l’actuelle présidente du comité de jumelage. Parmi ces projets, celui d’un ramassage des déchets est particulièrement observé de ce côté-ci de la Moselle, puisqu’il est l’œuvre d’un ancien étudiant de Thionville. Arrivera-t-il à le mener à son terme ? « Le problème, c’est que nous n’avons désormais plus beaucoup de contacts avec nos correspondants », déplore-t-elle. « Ce qui ne nous empêchera pas de nous montrer attentifs si des ouvertures sont envisageables… »
