Le Hezbollah met en garde contre une guerre « illimitée » si Israël étend son offensive au Liban

« Les ennemis nous regardent et nous les regardons. Si nous souffrons, ils souffriront aussi », a lancé aujourd’hui Hasan Nasralah, chef du Hezbollah, dans les premières mesures de son discours tant attendu. Et cela s’est terminé par un avertissement direct adressé à Israël : il y aura une guerre « sans limites et sans restrictions » s’il continue son escalade et étend son offensive au Liban.

Le discours du Hezbollah était attendu après l’assassinat, hier par drone, du numéro deux du Hamas à Beyrouth. Et aussi pour la mort d’au moins 100 personnes quelques heures plus tôt à Kerman, en Iran, lors d’événements à la mémoire du commandant des Gardiens de la révolution iraniens Qasem Soleimani, assassiné en 2020 par un drone américain.

On craignait une nouvelle escalade du conflit au Liban, faisant un grand pas en avant par rapport aux escarmouches quotidiennes entre l’armée israélienne et les milices pro-iraniennes à la frontière. Mais pour le moment, cela ne va pas plus loin. Nasrallah a voulu insister sur le fait qu’Israël devait faire face aux hostilités au Liban, en Syrie, en Iran, en Irak et dans les territoires palestiniens, mais a nié que le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre ait été guidé depuis l’extérieur de Gaza et que chaque mouvement soit autonome.

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Israël, pour sa part, si après l’attaque au sud de Beyrouth s’est limité à dire qu’il était “préparé à tous les scénarios, concentré sur la lutte contre le Hamas”, il a ajouté aujourd’hui qu’il attaquerait les dirigeants du Hamas “n’importe où”. Et l’armée a également exprimé dès ce matin qu’elle était en alerte face à tout scénario qui pourrait survenir.

Les messages sur un hypothétique cessez-le-feu restent quant à eux figés. Les ministres les plus à droite du cabinet du Premier ministre Beniamin Netanyahou, parmi lesquels le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, ont une nouvelle fois insisté aujourd’hui sur le dépeuplement de la bande de Gaza pour permettre également le retour des les colons juifs. L’Égypte s’est retirée de la médiation suite à l’attaque de Beyrouth et des sources égyptiennes indiquent que le Hamas et le Jihad islamique ont précédemment annoncé qu’ils suspendaient toute négociation.

Il est difficile d’imaginer aujourd’hui une solution négociée au conflit à Gaza, alors qu’il fait déjà plus de 22 000 morts. Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a lancé aujourd’hui à Lisbonne que la communauté internationale devra imposer une solution maintenant car les deux parties “ne pourront jamais parvenir à un accord”.