En attribuant directement au FN Herstal un contrat pour l’armée et la police, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) veut rendre la Belgique et l’Europe plus autonomes dans l’approvisionnement en armes et munitions.
Au cours des 20 prochaines années, l’armée belge achèterait des armes et des munitions à la FN Herstal pour une valeur de 1,3 milliard d’euros, et la police pour 384 millions d’euros. C’est le contrat que le gouvernement fédéral souhaite conclure avec l’armurier wallon. Le temps dans Litière » a écrit cela jeudi sur la base d’une note de l’Inspection des Finances qu’ils ont pu inspecter. Outre la fourniture d’armes, FN Herstal serait également responsable, entre autres, de l’entretien et du stockage des armes pendant cette période.
La proposition de la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) n’a pas encore été soumise au Conseil des ministres. Elle souhaitait le soumettre mercredi au comité de la Chambre sur les achats militaires pour avis. Elle devait se tenir à huis clos mais a été annulée faute de participation.
Ce qui est frappant : aucun appel d’offres public ne sera lancé pour ce contrat d’un milliard de dollars dans lequel différents producteurs peuvent rivaliser. Il serait immédiatement attribué à la FN Herstal, détenue à 100 % par l’État wallon.
L’Inspection des Finances a donné un avis négatif à ce sujet, a admis Dedonder jeudi au Parlement, mais elle est convaincue qu’un tel “partenariat stratégique” est conforme aux règles européennes. En partie parce qu’il s’agit d’équipements militaires et de protection des “intérêts essentiels de sécurité”, elle ne voit aucun problème à attribuer le contrat directement à FN Herstal, qui est selon elle “la seule entreprise en Belgique à pouvoir garantir cette autonomie stratégique”. Elle a souligné qu’aujourd’hui, 85 pour cent de nos munitions proviennent de pays extérieurs à l’Europe – « ce qui illustre notre grande dépendance ».
Solde communautaire
Le contrat devrait également assurer à FN Herstal une sécurité pour les décennies à venir. Bien que les fabricants voient la demande d’armes augmenter en raison des guerres en Ukraine et à Gaza, on se rend compte qu’elle pourrait à nouveau baisser si la guerre en Ukraine prend fin ou si les livraisons d’armes européennes à Kiev diminuent. Un contrat de vingt ans lève une partie de cette incertitude et permet à FN Herstal d’investir dans de nouvelles lignes de production. Le bilan communautaire serait également surveillé, car outre l’agrandissement de l’usine de Liège, une ligne de production supplémentaire serait également construite sur le site de Zutendaal, dans le Limbourg.
La Belgique espère également convaincre d’autres alliés européens, dont les Pays-Bas, la France et le Luxembourg, de signer des contrats à long terme avec le FN Herstal. Selon Dedonder, cela devrait contribuer au renforcement de la défense européenne – qui peut garantir son approvisionnement – et des producteurs d’armes européens. Ou encore, comme le disait Julien Compère, PDG de FN Herstal, dans ce journal en début d’année : « L’autonomie stratégique locale ne nous sert à rien. Il faut que ce soit européen. Mais pour l’instant, seule la France a déjà confirmé une commande avec FN Herstal, semble-t-il. Le temps. Les Pays-Bas et le Luxembourg manifestent leur intérêt, mais il n’y a encore rien de concret.
2023-10-19 21:00:29
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