C’est l’une des premières questions que les femmes posent après avoir reçu le diagnostic de leur cancer. “Docteure, est-ce que je vais perdre mes cheveux?” La spécialiste du cancer des jeunes patientes, Delphine Loirat, comprend cette préoccupation. À l’Institut Curie de Paris où elle travaille, de plus en plus d’hôpitaux se dotent de casques réfrigérants dont l’effet froid, à -5 degrés, retarde ou limite la chute des cheveux. Au congrès mondial de cancérologie à Chicago, une étude a même démontré que l’efficacité de ces casques pouvait être améliorée en abaissant encore la température, entre -7,5 et -10°. “Le froid a un effet vasoconstricteur, il va rétrécir les vaisseaux sanguins et diminuer l’afflux de sang.”
Jenny Marx, 51 ans, arbore fièrement de longs cheveux blonds à Chicago. Il y a quatre ans, un cancer agressif a attaqué sa poitrine. Bien sûr, il y a eu la peur de mourir, l’ablation des deux seins, la lourde chimiothérapie. “Mais je n’ai perdu qu’une partie de mes cheveux, environ 50 %”, clame-t-elle comme une victoire en faisant défiler sur son portable les photos d’une chevelure éparpillée mais présente. “Ça m’a paradoxalement donné une sorte de contrôle sur la maladie.”
Les casques réfrigérants ne conviennent pas à toutes les chimiothérapies. “Certaines sont à haut risque d’engendrer une alopécie mais le casque ne fonctionne pas”, explique Delphine Loirat. Le casque réfrigérant est proposé à toutes les femmes et à tous les hommes dont le traitement le permet. Cette innovation met surtout au cœur du débat la question primordiale des soins de support et celle de la qualité de vie. “La chute des cheveux n’est pas un enjeu médical mais psychologique, social, familial. Il ne faut pas le sous-estimer”, insiste la docteure Loirat. “J’ai des patientes qui aimeraient continuer à travailler mais ne le font pas à cause de leurs cheveux, et non à cause de la fatigue. C’est une question sociétale majeure.”
#Cancer #casque #réfrigérant #pour #limiter #chute #des #cheveux #après #une #chimiothérapie
publish_date]
