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Le documentaire ‘Dahomey’, sur l’art africain volé par l’Europe, remporte la Berlinale | Culture

Le documentaire ‘Dahomey’, sur l’art africain volé par l’Europe, remporte la Berlinale |  Culture

2024-02-24 23:49:34

Le documentaire Dahomey, sur l’art africain volé par les pays européens à l’époque coloniale et désormais restitué dans ses lieux d’origine, a remporté l’Ours d’or à la Berlinale ce samedi. Le film, réalisé par le cinéaste franco-sénégalais Mati Diop, documente la restitution de 26 œuvres volées par la France au XIXe siècle au royaume du Dahomey, aujourd’hui Bénin. La réalisatrice de 41 ans suit la trace de ces objets d’apparat et témoigne des débats que son retour au pays a suscités chez une jeunesse en manque d’imagination. Mais s’il est mémorable c’est avant tout grâce à un geste poétique extraordinaire : Dahomey Il est raconté par l’une de ces statues, hybrides d’homme et d’animal, à travers un monologue écrit par l’auteur haïtien Makenzy Orcel. Cette décision artistique insolite fait écho à d’autres titres du festival qui adoptaient le point de vue des objets inanimés et des espèces animales, insinuant que le regard humain ne suffit plus à rendre compte de la complexité du monde.

« Le moment actuel est difficile : soit nous nous débarrassons du passé, soit nous assumons la responsabilité de ce qui s’est passé, en l’utilisant comme base pour continuer à avancer. Tu dois choisir. “Nous avons choisi : nous sommes avec ceux qui refusent d’accepter l’amnésie comme méthode”, a déclaré Diop en acceptant le prix, tout en défendant la Palestine et en dédicaçant le prix “à ceux qui ont ouvert la voie”. Le triomphe de Dahomey Il s’agit de la fin cohérente d’une édition hautement politisée et pleine de controverses, dans laquelle, en outre, les documentaires se sont démarqués des autres genres. Dahomeyque Filmin sortira en Espagne fin 2024, était également l’un des rares titres à s’être démarqué au sein d’une compétition oubliable et dépressive.

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Le jury officiel, présidé par l’actrice Lupita Nyong’o (et comprenant le cinéaste catalan Albert Serra), premier président noir à occuper ce poste, a voulu saluer dans son palmarès les quelques films qui se distinguaient par leur radicalité. Parmi eux se trouvait Les besoins d’un voyageur, le dernier en date de Hong Sangsoo, qui a remporté le Grand Prix du Jury. L’enseignante coréenne crée une comédie qui oscille entre le fou et l’absurde, avec en vedette une enseignante de français qui a inventé une méthode ineffable : elle se passe de manuels, car elle estime qu’une langue étrangère s’apprend mieux lorsqu’elle sert à exprimer des sentiments intimes. Isabelle Huppert brille en déambulant dans Séoul telle une extraterrestre dans ce film mineur dans la filmographie de son réalisateur, mais toujours dans le haut de gamme de la compétition berlinoise.

Hong Sangsoo reçoit le Grand Prix du Jury pour « Les besoins d’un voyageur », des mains du réalisateur Albert Serra, membre du jury officiel.FABRIZIO BENSCH (Reuters)

Ils viennent aussi d’une autre planète, au sens littéral du terme, les protagonistes de L’empireune particularité refaire non officiel Guerres des étoiles dans le nord de la France, réalisé par Bruno Dumont. Le film, qui a remporté le prix du jury, décrit un conflit entre deux forces galactiques qui aspirent à contrôler la Terre et illustre une autre tendance observée dans cette édition : le cinéma futuriste et dystopique qui se déroule dans un futur très similaire au présent. Le meilleur réalisateur fut Nelson Carlo de los Santos Arias pour Pépé, une biographie très martienne d’un des hippopotames qui faisaient partie du zoo de Pablo Escobar, une expérience formelle presque indescriptible qui peut aussi être lue comme une allégorie de la condition coloniale. Sur scène, le réalisateur dominicain de 39 ans a appelé à faire preuve d’imagination pour s’opposer à “l’eurocentrisme et l’américanisation impériale”.

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Les prix d’interprétation, décernés sans distinction de sexe, ont été attribués à Sebastian Stan pour Un homme différentpour sa première distinction importante après une carrière solide mais sans rôles principaux (dans la catégorie protagoniste), et Emily Watson, qui incarne une mère supérieure aux manières de gangster sicilien, à des années-lumière de la femme dans laquelle elle incarnait briser les vaguesdans Des petites choses comme celles-cile film inaugural de cette édition, sur les victimes de l’ordre de la Madeleine en Irlande (remporté en secondaire).

Il n’y avait aucun titre dans la section officielle, mais le cinéma espagnol n’a pas laissé le festival vide. Surtout celui réalisé par des femmes. Par exemple, L’hibernation humained’Anna Cornudella, a remporté le prix Fipresci de la critique internationale. Souvenirs d’un corps qui brûled’Antonella Sudasassi, une coproduction entre l’Espagne et le Costa Rica qui explore la sexualité de trois femmes âgées, a remporté le premier prix de la section Panorama. Reinesde Klaudia Reynicke, coproduit avec le Pérou, a remporté le Grand Prix de la section Génération, tandis que le court métrage Soins sainsde Lucía G. Romero, 25 ans, a remporté l’Ours de Cristal décerné par le jeune jury dans la même section du concours.

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Palmarés de la 74ª Berlinale

Ours d’Or : Dahomeyde Mati Diop.

Grand prix du jury : Les besoins d’un voyageurde Hong Sangsoo.

Prix ​​du Jury : L’empirede Bruno Dumont.

Ours d’argent pour la meilleure adresse : Pépéde Nelson Carlo de los Santos Arias.

Ours d’argent pour les meilleures performances de leads : Sébastien Stan, par Un homme différent.

Ours d’argent pour la meilleure performance de soutien : Emily Watson, par De petites choses comme celles-ci.

Ours d’argent du meilleur scénario : Sterben (mourant), de Matthias Glasner.

Ours d’argent pour sa contribution artistique : Martin Gschlacht par Des Teufels Bad (Le Bain du Diable).

Meilleur film de la section Rencontres : Action directeGuillaume Cailleau et Ben Russell.

Meilleur documentaire : Aucune autre terremais Basel Adra, Hamdan Ballal, Yuval Abraham et Rachel Szor.

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