L’acteur, réalisateur et humoriste français Patrick Timsit se produira dimanche au Théâtre du Léman, à Genève, avec son spectacle “Adieu…peut-être. Merci…c’est sûr”, en guise d’au revoir. A 64 ans et après 35 ans de carrière, il arrête les spectacles humoristiques, mais avoue avoir d’autres projets à venir.
Né à Alger en 1959, Patrick Timsit a deux ans quand ses parents quittent l’Algérie pour s’installer à Paris. Après une brève carrière dans l’immobilier, il entreprend rapidement une reconversion dans le théâtre et se fait remarquer au début des années 1990 sur les plateaux de télévision, notamment aux côtés de Christophe Dechavanne, avec des sketchs à l’humour corrosif, n’hésitant pas à aborder des sujets délicats.
Suite logique : le cinéma, qu’il débute en 1991 avec “Une époque formidable”, de Gérard Jugnot, puis avec “La Crise”, de Coline Serreau (1992). Il enchaîne avec deux succès populaires : “Un indien dans la ville” (1994) avec Thierry Lhermitte et “Pédale douce” (1995) qu’il co-scénarise avec Pierre Palmade. Le comédien passe même par la case des rôles de composition, comme en 1996 dans “Passage à l’acte”, de Francis Girod.
Mais les planches restent son premier amour. Depuis les années 1980, Patrick Timsit enchaîne les one-man-shows, jusqu’à ce qu’une controverse sur les personnes atteintes de trisomie ne lui gâche le plaisir. Il revient toutefois sur scène 13 ans plus tard, sans rancune.
Invité samedi dans le 19h30, Patrick Timsit est brièvement revenu sur cette polémique : “Je n’ai jamais eu de souci avec les personnes handicapées. je n’ai eu des problèmes qu’avec les valides qui parlaient pour les personnes handicapées”, explique-t-il.
>> Voir le sujet du 19h30 sur la carrière de Patrick Timsit :
Clap de fin le 20 décembre
Dimanche soir, Patrick Timsit foulera la scène du Théâtre du Léman, à Genève avec “Adieu…peut-être. Merci…c’est sûr”. Un spectacle en guise d’adieu à sa carrière d’humoriste, qu’il joue depuis trois ans et qui doit le mener à Bordeaux pour une dernière date le 20 décembre prochain.
Si le public peine à croire à un adieu définitif, l’acteur français est plus affirmatif. “Soixante-quatre ans, c’est jeune pour arrêter, mais j’estime que c’est l’heure. L’important, c’est de savoir que moi, j’y crois, mais c’est aussi formidable de savoir que le public n’y croit pas”, déclare-t-il sur le plateau de la RTS.
Patrick Timsit estime qu’il aurait pu se contenter de faire un best-of pour terminer, “mais on aurait pu croire que je n’avais plus envie de rien faire”, observe-t-il. “Je me suis dit : ‘Les adieux, c’est un thème formidable’, je me sépare amoureux de mon public, alors forcément, ça inspire beaucoup.”
Une façon de rire qui a évolué
Fort d’une carrière longue de 35 ans, Patrick Timsit a observé un changement dans la manière de rire. Pour lui, on ne rit plus de la même manière “et tant mieux”.
“Il faut évoluer avec son temps. A l’époque, moi le premier, on se plaignait du politiquement correct en disant qu’on ne peut plus rire de tout. Mais je m’aperçois qu’aujourd’hui il n’y a jamais eu autant de jeunes humoristes qui s’expriment. Donc en fait, il ne faut pas se cacher derrière l’argument du politiquement correct afin de faire des blagues sexistes, racistes ou homophobes… Non, ce n’est juste pas drôle”, affirme-t-il.
Si Patrick Timsit semble avoir tourné la page de l’humour, il n’entend pas pour autant en finir avec la scène ou le cinéma. “Oui, je peux continuer, j’ai déjà des projets de séries et de théâtre”, glisse-t-il au moment de conclure.
Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web : Jérémie Favre
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