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Fribourg: «Le danger était visible, encore fallait-il regarder la route»
Le routier qui a embouti une voiture et tué trois personnes a été condamné à 12 mois de prison ferme.
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«Un conducteur doit toujours adapter sa vitesse aux conditions de visibilité et rester maître de son véhicule.» C’est par ce bref rappel que la juge de police du Tribunal de la Broye a entamé ce jeudi ses explications, au moment de condamner un routier qui avait embouti en 2021 une voiture en panne dans le tunnel de Châbles (FR). Trois des quatre passagers avaient été tués sur le coup, alors que le quatrième avait été grièvement blessé.
Pour sa défense, le chauffeur avait expliqué lors du procès, la semaine dernière, que l’accident s’était produit parce que la voiture n’était pas visible de l’extérieur du tunnel, en raison de la différence de luminosité. La juge a en revanche retenu que «les images de la vidéosurveillance sont parlantes. La caméra a beau être située à 300 mètres, on voit les warnings de la voiture. Le danger était donc bien visible, encore fallait-il regarder la route.» Au vu de la vitesse et du poids du camion, il fallait 72 mètres pour le stopper. Le chauffeur aurait pu et dû s’arrêter à temps.
Il était sur son natel quelques secondes avant l’accident
La juge s’est ainsi «forgé la conviction» que c’est le comportement négligent du routier qui est la cause de l’accident. Pas la fatalité. Le trentenaire a dès lors été déclaré coupable d’homicide par négligence et de lésions corporelles graves, notamment. Il écope de 12 mois de prison ferme et 300 francs d’amende. Si le sursis lui a été refusé, c’est parce qu’il avait déjà provoqué un accident en 2017, alors qu’il était ivre. De plus, il n’a montré ni remords ni prise de conscience durant le procès.
La juge a encore souligné que, si une quarantaine d’autres véhicules étaient parvenus à éviter l’accident, c’est parce que les chauffeurs étaient, eux, «suffisamment attentifs». Quant au coupable, il a été prouvé qu’il manipulait son natel dans les secondes précédant l’accident. Pour finir, la juge a rappelé qu’une voiture en panne est un danger auquel on doit s’attendre, d’autant plus quand on est chauffeur professionnel depuis dix ans. «La situation n’est pas comparable à un piéton couché sur la route, en pleine nuit ou dans un épais brouillard», a conclu la juge.