Le Conseil constitutionnel du Mali a officiellement validé vendredi la large victoire du “oui”, avec 96,91% des voix, lors du référendum pour une nouvelle Constitution. Il s’agit d’un plébiscite en faveur des militaires au pouvoir depuis 2020 dans un pays confronté au djihadisme et à une crise multidimensionnelle profonde.
Selon la plus haute juridiction du pays, le taux de participation global s’élève à 38,23% et tous les recours ont été rejetés.
Traditionnellement, la participation est faible au Mali, mais le vote, qui a eu lieu le 18 juin, a été entravé dans de nombreuses régions du centre et du nord, soit par la crainte des attaques djihadistes, soit en raison de désaccords politiques. La cour n’a pas comptabilisé le vote dans certaines régions, sans donner plus de détails.
Le scrutin a été marqué par des incidents et des irrégularités, selon des observateurs et des opposants à la réforme.
Les détracteurs du projet décrivent cette nouvelle Constitution comme un moyen pour les colonels au pouvoir de rester en place au-delà de l’élection présidentielle prévue en février 2024, malgré leur engagement initial à rendre le pouvoir aux civils après les élections.
La nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du président, accorde une place importante aux forces armées et met en avant la “souveraineté”, un terme-clé pour la junte depuis sa prise de pouvoir et son éloignement de l’ancienne puissance dominante française au profit de la Russie.
Ce référendum constitue une étape importante sur la voie censée aboutir, en mars 2024, à un retour des civils à la tête du pays.
Il s’agit du premier scrutin depuis que les militaires ont pris le pouvoir par la force en août 2020 et qu’ils l’exercent presque exclusivement.