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Le conflit social chez Delhaize continue de perturber les activités de l’entreprise

Le conflit social chez Delhaize continue de perturber les activités de l’entreprise

Le conflit social chez Delhaize est de retour pour rappeler à ceux qui pensaient qu’il était éteint. Ce lundi, trois mois et demi après l’annonce de la direction de vendre ses 128 magasins en gestion propre à des indépendants affiliés, 16 des 22 supermarchés intégrés bruxellois ont fermé leurs portes en cascade, dont une dizaine dès midi. Cela a entraîné de fortes perturbations dans le réseau de la capitale tout au long de la journée. Les succursales affectées sont Flagey (Ixelles), Molière (Ixelles), Boondael (Ixelles), Fort Jaco (Uccle), Mozart (Uccle), Westland (Anderlecht), Hankar (Auderghem), Debroux (Auderghem), Saint-Antoine (Etterbeek), Prince de Liège (Molenbeek), Karreveld (Molenbeek), Arbre Ballon (Jette), Charles Woeste (Jette), Roodebeek (Woluwe-Saint-Lambert) et Chazal (Schaerbeek). Une seule autre succursale à Nivelles en Wallonie a également été fermée. Les travailleurs de ces magasins ont décidé de reprendre des actions de fermeture car ils ne sont plus astreints depuis ce week-end. En effet, l’ordonnance unilatérale du tribunal de première instance de Bruxelles, qui interdisait tout blocage des installations de l’entreprise et qui était en vigueur sur l’ensemble du territoire, est arrivée à son terme vendredi. Aucune autre ordonnance n’a été mise en place pour la remplacer. Seuls les employés des magasins du Hainaut risquent encore de recevoir la visite des huissiers pour une ordonnance récente du tribunal de Mons valable pour les quatre prochaines semaines. Cependant, dans d’autres arrondissements judiciaires, les juges ont fait marche arrière en donnant raison aux syndicats. C’est le cas à Gand et à Nivelles. Ils ont estimé que le droit économique ne pouvait pas prévaloir sur le droit de grève. L’absence de violence sur le terrain a également contribué à pencher en faveur des syndicats. La réponse de la direction ? Celle-ci, dont les huissiers ont réussi à faire sauter les piquets de grève les uns après les autres, ne compte toutefois pas se laisser démonter. Ce lundi, elle a mandaté des huissiers pour constater les actions à Bruxelles et dans le Brabant wallon afin de garder des preuves de ce qui s’est passé. Cela pourrait lui être utile pour des actions futures, explique Roel Dekelver, porte-parole de Delhaize. L’entreprise déplore les fermetures de ce début de semaine qui lui causent des pertes financières et affirme être déterminée à prendre les mesures nécessaires pour garantir l’ouverture de tous ses magasins aux clients et aux employés non grévistes. Cette arme juridique n’est pas exclue. En effet, la grève, avec son nouveau lot de fermetures en l’absence d’ordonnance judiciaire, pourrait se poursuivre dans les prochains jours à Bruxelles et même se propager en Wallonie et en Flandre si Delhaize n’agit pas en justice, estime Myriam Delmée, présidente du Setca en charge du commerce. Pourtant, le mouvement de résistance du personnel n’a jamais cessé. D’ailleurs, plusieurs magasins ont fermé sporadiquement ces derniers jours. Mais maintenant, les grévistes sont libérés car, à l’exception du Hainaut, il n’y a plus d’ordonnance. Pour Myriam Djegham, secrétaire national commerce à la CNE, “les travailleurs ont toujours fait de leur mieux pour se faire entendre de la direction. Les fermetures de ce lundi prouvent leur détermination”. Cette détermination est particulièrement forte à Bruxelles depuis le début du conflit, en raison de la concentration de magasins sur le territoire, tandis que les 41 succursales en gestion propre en Wallonie sont plus dispersées, rendant les fermetures en cascade moins faciles. Mais l’exemple bruxellois pourrait donner des forces aux protestataires du sud et du nord. Au cours des trois mois et demi, la direction et les syndicats n’ont pas réussi à avancer ne serait-ce qu’un millimètre vers un début de dialogue. Leur dernière réunion, il y a une semaine, s’est soldée par un échec cuisant. Mardi dernier, lors de la conciliation au SPF Emploi, ils n’ont pas réussi à s’entendre sur le respect des conventions collectives de travail toujours en vigueur dans l’entreprise, notamment en ce qui concerne le recours excessif, selon le front commun syndical, aux travailleurs étudiants. Alors imaginez pour la franchisation… Celle-ci n’a pas encore commencé et rien ne devrait bouger en juin, comme l’a annoncé la direction, occupée à rencontrer les candidats repreneurs. Mais il y a une théorie qui plaît à certains observateurs du commerce : l’annonce d’une première vague de contrats avec des affiliés d’ici la rentrée, avec une diminution de la mobilisation sociale en raison des vacances d’été et de l’épuisement des travailleurs contestataires de la franchisation. Cependant, il est possible que le mouvement de résistance continue dans le temps, même sous une forme de guérilla, avec des rappels comme celui de ce lundi. Le conflit social chez Delhaize, qui est devenu l’un des plus longs de l’histoire sociale belge, ne montre aucun signe d’issue depuis le 7 mars.
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