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Le cinéma péruvien à l’honneur : succès international pour le film « Kinra »

Le cinéma péruvien à l’honneur : succès international pour le film « Kinra »

LETTRE DE CUZCO

Dans l’immense salle du Festival international de cinéma de Mar del Plata, en Argentine, le 11 novembre, le réalisateur Marco Panatonic, originaire de la région de Cuzco (sud-est du Pérou), monte sur scène, visiblement ému. À 35 ans, il vient de recevoir le prix du meilleur long-métrage étranger pour son film Kinara (pour « Terre natale », pas encore diffusé au Pérou), tourné principalement en quechua, la deuxième langue du pays. Il s’agit de la plus haute distinction jamais reçue pour un film péruvien, avec Faust (La mésange effrayée), Ours d’or au festival de Berlin en 2009, réalisé par Claudia Llosa. Kinra, qui met en scène des acteurs non professionnels, narre l’histoire d’un garçon d’origine paysanne qui émigre en ville et raconte les discriminations, l’adaptation mais aussi la vie dans les Andes.

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Marco Panatonic a fait de ce prix un étendard politique, dans un pays où il est « très difficile de faire des films » rappelle celui qui a mis près de dix ans à terminer le sien, d’autant plus lorsqu’on est originaire de province. Ce succès illustre aussi une évolution artistique dans le panorama cinématographique péruvien : l’essor et la reconnaissance des productions régionales, souvent tournées en langues vernaculaires, quand Lima a longtemps concentré l’essentiel de la production. Dans un pays grand comme deux fois et demie la France, composé de régions aussi diverses que les Andes ou l’Amazonie, abritant une quarantaine de langues autochtones, le phénomène est salué. « Ce cinéma est le reflet de notre diversité culturelle et géographique, il nous offre une myriade de regards qui enrichit notre connaissance du pays, proposant aussi bien des films de genre ou des films d’auteur. C’est un cinéma très créatif », estime le critique et chercheur Emilio Bustamante.

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« Le meilleur ciné péruvien se trouve désormais hors de Lima », affirmait récemment le cinéaste Miguel Barreda, originaire d’Arequipa (deuxième ville du pays, dans le Sud), dans un média local. Des films régionaux figurent désormais dans des festivals internationaux et remportent des prix. L’intérêt du public est lui aussi croissant. S’il y a quelques années « voir un film régional était, pour des Liméniens, aussi exotique que voir un film iranien », comme l’a souligné le réalisateur d’Arequipa Roger Acosta, Emilio Bustamante assure que Lima et ses 10 millions d’habitants constituent un public varié de plus en plus curieux de découvrir des films régionaux. D’autant qu’une bonne partie des habitants de Lima sont eux-mêmes originaires de l’intérieur du pays.

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