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Le choix des Suisses pour des modèles alternatifs à l’assurance maladie influence la concurrence et les primes

Le choix des Suisses pour des modèles alternatifs à l’assurance maladie influence la concurrence et les primes

Si les primes d’assurance maladie explosent, de moins en moins d’assurés choisissent de changer d’assurance. Ils préfèrent migrent vers des modèles alternatifs au sein même de leur assurance, tel que les réseaux de soin, la télémédecine, ou les médecins de famille. Trois quarts des Suisses ont opté pour l’un de ces modèles.

La CSS, leader de l’assurance maladie, a enregistré relativement peu de changement d’assurance malgré la forte hausse des primes de l’automne dernier. Selon sa porte-parole, Isabelle Tasset, cela ne représentait que “4% de nos assurés” à la fin 2023. Par ailleurs, la caisse maladie a conquis 20’000 nouveaux assurés.

Ce constat est similaire au Groupe Mutuel, avec une augmentation du nombre de clients et des changements moins importants qu’anticipé.

Les changements de caisse maladie ont diminué depuis 2016, à l’exception de 2023, où l’assureur KPT avait attiré des centaines de milliers de clients en cassant ses tarifs.

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Les assurés semblent devenir moins enclins au changement. Selon Isabelle Tasset, “l’écart entre la prime la plus basse et la plus haute du marché se réduit. Il est de moins en moins intéressant pour un assuré de changer d’assureur.”

Cette tendance s’explique par une préférence croissante des Suisses pour les modèles d’assurances alternatifs, qui représentent déjà 75% du marché.

Stéfanie Monod, professeure à l’UNIL et spécialiste de la question des primes d’assurance maladie, rappelle que le peuple avait rejeté en 2012 la loi visant à encourager les réseaux de soins intégrés (“managed care”) avec 76% de non. “A l’époque, on défendait beaucoup le maintien de la liberté de choix du médecin”, souligne-t-elle. “Ces modèles alternatifs, dans lesquels les assurés sont contraints d’entrer aujourd’hui pour des questions de coûts, restreignent leur liberté de choix.”

Elle ajoute : “On impose les choses par la bande sans consultation populaire. On a une approche purement par les coûts, on n’a qu’une seule perspective, le contrôle des coûts. Ce qu’on n’obtiendra jamais. Les gens ne font pas un choix en termes de qualités des soins, mais seulement par rapport au coût des primes.”

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Pour elle, le fait que les assurés ne changent plus de caisse est la preuve que la concurrence ne fonctionne pas.

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