Le président chilien Gabriel Boric a annoncé mercredi un plan national de recherche de plus de mille disparus durant la dictature Pinochet (1973-1990). Cette initiative marque la première fois que l’État chilien prend en charge les recherches pour retrouver les personnes disparues pendant cette période sombre de l’histoire du pays.
Jusqu’à présent, les recherches étaient principalement menées par les familles, et seulement 307 dépouilles ont été retrouvées, laissant le sort de 1162 autres inconnu. Le président Boric a déclaré que la justice avait trop tardé dans cette affaire et a lancé le Plan national pour la recherche de la vérité et de la justice. Ce plan financé par l’État a pour objectif de reconstituer la trajectoire des victimes après leur détention et leur disparition.
Lors de la cérémonie de lancement du plan, le président Boric a déclaré que la seule façon de construire un avenir plus libre et respectueux de la vie et de la dignité humaine était de connaître toute la vérité. Cependant, les forces d’opposition de droite n’ont pas assisté à la cérémonie.
Depuis le coup d’État militaire organisé par Augusto Pinochet en 1973, environ 40 000 personnes ont été torturées et 3 200 ont été assassinées ou sont toujours portées disparues. Le manque de coopération des forces armées a été le principal obstacle à la recherche des disparus. Les familles accusent les militaires de détenir toutes les informations mais de refuser de les divulguer au nom d’un prétendu “pacte de silence”.
Malgré les informations fournies par les militaires dans les années 1990 sur environ 200 détenus dont les corps auraient été jetés à la mer, certains de ces corps ont été retrouvés dans des fosses communes. Augusto Pinochet est décédé en 2006 sans jamais avoir été condamné pour les crimes commis par son régime.