Le Canada s’apprête à interdire les essais de cosmétiques sur les animaux

Valéry Giroux, directrice adjointe du Groupe de recherche en éthique environnementale et animale, déclare dans une entrevue que les essais de cosmétiques sur les animaux sont une manière inutile de faire souffrir les animaux sans le soutien de la population. En mars dernier, le gouvernement fédéral a annoncé son intention d’interdire les essais de cosmétiques sur les animaux, ainsi que la vente de cosmétiques qui utilisent de nouvelles données d’expérimentation animale pour établir la sécurité du produit. Des exceptions sont prévues, comme l’utilisation de données d’essais précédant l’interdiction ou de produits vendus avant cette date. Ces mesures devraient entrer en vigueur six mois après la sanction royale de la loi, prévue ce printemps. Des amendements pourraient cependant encore modifier le texte. Le Canada est en retard par rapport aux quelque quarante pays qui ont déjà légiféré sur ce sujet. L’industrie cosmétique conduit ces tests pour vérifier si leurs produits ne sont pas toxiques, irritants ou nuisibles pour l’humain, mais la sécurité de milliers d’ingrédients est déjà connue et des méthodes alternatives ont été développées pour évaluer la sécurité des nouveaux composés. En dépit d’une faible utilité, la cruauté de ces tests persiste, notamment lorsqu’il s’agit d’appliquer une crème sur la peau rasée ou dans les yeux d’un animal sans anesthésie. Les animaux sont principalement des souris, des rats et des lapins. Les tests cosmétiques sur les animaux ont considérablement diminué dans le monde entier et sont rarement pratiqués au Canada, précise Santé Canada. Le Parti libéral avait fait de l’interdiction des tests sur les animaux un engagement de campagne lors des élections de 2021.