MONTRÉAL : Le Canada, quatrième producteur mondial de pétrole, envisage de repousser son calendrier de réduction des gaz à effet de serre pour son industrie pétrolière, a déclaré le ministre de l’Environnement aux médias samedi (23 juillet).
Le gouvernement reconnaît que « certaines des mesures qui seront nécessaires pour atteindre ces importantes réductions d’émissions pourraient nécessiter plus de temps que ce dont nous disposons d’ici 2030 », a observé le ministre canadien de l’Environnement, Steven Guilbeault, dans une entrevue avec The House de CBC.
“Il est possible que si l’industrie a besoin d’un peu plus de temps, nous puissions offrir une certaine flexibilité tout en veillant à ce que le Canada atteigne toujours ses objectifs de 2030”, a déclaré Guilbeault.
L’année dernière, le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau a annoncé un plan amélioré pour se conformer à l’Accord de Paris sur le climat, visant une réduction de 40 à 45 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.
L’industrie pétrolière et gazière, qui représente plus d’un quart des émissions de carbone du pays, est essentielle pour atteindre cet objectif, un objectif intermédiaire sur la voie de la neutralité carbone d’ici 2050.
Selon Guilbeault, Ottawa est prêt à “accorder un peu plus de temps à l’industrie si elle a besoin de ce temps pour déployer l’infrastructure nécessaire dont elle a besoin pour réduire les émissions”.
Il n’a pas précisé comment Ottawa prévoyait de respecter ses engagements internationaux de 2030 si le secteur pétrolier et gazier était autorisé à repousser ses objectifs de réduction.
Le Canada n’a jamais atteint ses précédents objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
La Pathways Alliance, une coalition de six producteurs de pétrole canadiens, prévoit de réduire ses émissions de CO2 de 22 mégatonnes d’ici 2030, comparativement à un objectif du gouvernement fédéral de 110 mégatonnes, sur un total de 191 mégatonnes émises en 2019, selon CBC.
