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Le camp d’Ousmane Sonko au Sénégal risque des arrestations.

Au Sénégal, la tension monte autour du camp d’Ousmane Sonko, candidat à la dernière élection présidentielle et figure de l’opposition. Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ordre ont multiplié les interventions pour tenter de l’arrêter, dans une affaire de viol impliquant une masseuse. Mais la situation s’est crispée ces derniers jours, avec des arrestations de membres du camp de Sonko et des affrontements violents avec les forces de l’ordre. Dans cet article, nous revenons sur les derniers développements de cette affaire qui suscite l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme et de nombreux Sénégalais.


Cinq jours après avoir été placé en détention, El Malick Ndiaye a finalement été libéré de prison ce lundi 27 mars. Le secrétaire national à la communication du parti Pastef (Patriotes Africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), dirigé par l’opposant Ousmane Sonko, avait été arrêté le mercredi 22 mars dernier pour avoir diffusé des informations fausses.

Le tweet qui est à l’origine de son arrestation indiquait qu’un individu habillé avec l’uniforme de la brigade d’intervention polyvalente aurait aspergé d’une substance inconnue le président Ousmane Sonko. L’enquête est toujours en cours et El Malick Ndiaye sera convoqué ultérieurement pour être entendu sur cette affaire.

Cette incarcération a suscité l’indignation de l’opposition alors que les arrestations ou les mesures de répression s’enchaînent. Selon Ousseynou Ly, membre du secrétariat national à la communication du Pastef, outre M. Ndiaye, deux autres membres du bureau politique et deux membres du cabinet, dont l’un est responsable de la sécurité et qui a récemment été placé en résidence surveillée, avec un bracelet électronique, ainsi qu’une vingtaine de coordonnateurs départementaux des jeunes patriotes ont été arrêtés à travers le pays, soit un total de plus de 400 membres du parti.

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Amnesty International travaille également sur ce décompte, mais ne peut pas encore donner de chiffres. Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a toutefois noté que les arrestations sont plus nombreuses qu’en mars 2021, lors des émeutes déclenchées par l’arrestation d’Ousmane Sonko, alors candidat à la présidentielle de 2019, pour trouble à l’ordre public alors qu’il se rendait au tribunal dans l’affaire de viols qui l’opposait à une employée de salon de massage.

Selon le militant des droits humains, l’objectif de ces arrestations est de dissuader toute manifestation avant que le président Macky Sall ne fasse entendre ses éventuelles intentions pour l’élection présidentielle de 2024. Il convient toutefois de rappeler que des arrestations préventives avaient aussi été constatées en 2011-2012, à la fin du mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade et à la veille de l’élection remportée par l’actuel chef de l’Etat.

Les motifs des délits se répètent selon Me Abdoulaye Tall, avocat et membre du Pastef: trouble à l’ordre public, diffusion de fausse nouvelle, atteinte à la sûreté de l’Etat, diffamation. Des accusations qui se fondent sur des propos souvent tenus sur les pages officielles des réseaux sociaux de ces personnalités politiques, où elles dénoncent les dérives du pouvoir. Par exemple, Mouhamed Bilal Diatta, maire de Keur Massar Sud en banlieue de Dakar, a été arrêté pour appel à l’insurrection et atteinte au chef de l’Etat après avoir demandé à des jeunes de résister.

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Me Tall note toutefois que, dans les régions, les personnes arrêtées sont déférées en justice rapidement et sont rapidement libérées ou relaxées. À Dakar, en revanche, les personnes arrêtées sont présentées devant le juge d’instruction pour être maintenues en détention préventive. Pour Me Grand, cette situation est une atteinte à la libre expression et vise à décourager les acteurs politiques et à démanteler le Pastef.

Le président de Pastef, Ousmane Sonko, actuel maire de Ziguinchor et arrivé troisième lors de l’élection présidentielle de 2019, est l’une des figures les plus populaires de l’opposition, qui accuse le régime en place de vouloir le sortir de l’arène politique et de l’écarter de la course à la présidentielle de 2024, pour laquelle il s’est déjà porté candidat.

Déthié Fall, président du parti d’opposition Républicain pour le Progrès et l’un des leaders de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi, dont fait partie le Pastef, déclare que la coalition condamne ces pratiques antidémocratiques. Pour protester contre ces répressions, des marches sont prévues les 29 et 30 mars, le jour du procès d’Ousmane Sonko, qui est poursuivi pour diffamation par le ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang, et le 3 avril pour célébrer la fête nationale sénégalaise. L’objectif de ces manifestations est de demander la libération des « otages politiques » et de dire stop aux arrestations arbitraires.

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Cependant, selon le porte-parole de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar, Pape Mahaw Diouf, ces arrestations n’ont rien de politique. D’après lui, les personnes arrêtées ne sont pas victimes de délits d’opinion, d’expression ou de conscience. Il s’agit de faits concrets liés à la diffusion de fausses nouvelles, à des troubles à l’ordre public, voire même d’actes de terrorisme qui menacent la République du Sénégal. Même si les motivations de ces arrestations sont contestées, il est clair que l’

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