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Le calvaire silencieux d’Aymeric Cadoret : le récit d’une force inébranlable

Le calvaire silencieux d’Aymeric Cadoret : le récit d’une force inébranlable

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À le voir ainsi, si présent, si élégant aussi, on ne soupçonne pas le calvaire que cet homme de 31 ans originaire de Loudéac (Côtes-d’Armor) est en train d’endurer. Ni par quoi il est passé.

20 médicaments par jour

L’hôpital trois fois par semaine pour des cures de kétamine et d’intraveineuses. “Vingt médocs par jour”, et ce qui va avec : pertes de mémoire, de concentration, d’équilibre. Un épuisement permanent, même en dormant “15 ou 16 h par jour”.

Des douleurs permanentes aussi, qui poussent parfois jusqu’à l’intolérable et qui ne peuvent pas passer parce qu’elles se sont gravées dans le marbre du système nerveux. Jusqu’à le saturer.

Continuer à vivre…

Il avoue se le demander, parfois : “Quel est l’intérêt de continuer à vivre ? Il y a une remise en question”.

Aymeric Cadoret pose tout cela sur la table, non pas avec une froideur distante qui ne serait qu’un masque, mais au contraire, avec la forcer authentique de celui qui a pris un véritable recul sur sa propre condition.

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Le récit est puisé aux sources de la sincérité. Le ton est assuré. L’expression limpide.

Et le regard bien vif malgré tout ce qui précède.

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Pas de chance…

Au grand loterie de la vie, c’est sûr, il n’a pas tiré le bon numéro.

Christelle sa mère adoptive qui l’a poussé à écrire son histoire, s’en souvient bien.

C’était en 1998, il avait six ans et “il avait fait une pneumonie. On a appris comme ça qu’il avait la mucoviscidose le jour des 3 ans de sa sœur”. Laquelle a eu plus de chance : elle ne fait pas partie de la dizaine de cas d’enfants atteints pour 100 000 habitants (en Europe).

« Mon fils, ce pédé… »

Il n’a plus de contact avec sa mère biologique, qui avait pourtant tenté de le renouer, il y a bien des années de cela. Mais “elle avait laissé un message sur le répondeur et oublié de raccrocher. Je l’ai entendue dire : mon fils, ce pédé…”

Elle était malade de l’alcool. “Petit, j’ai essayé de la sauver. En même temps, ce n’était pas mon rôle d’enfant de le faire. Elle n’a pas eu une vie simple non plus. Je respecte celle qu’elle a choisie. Voilà : sans rancune“.

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Plus de force

Aymeric tient aujourd’hui un magasin de décoration à Fougères avec Cyrille son conjoint. “Je ne suis pas tombé amoureux de sa maladie, écrit ce dernier, mais de la personne qu’il est avant tout. Elle fait partie de lui et j’ai choisi de prendre le tout.”

Ses loisirs ? “Mon cheval ! dit Aymeric. Il représente beaucoup de choses pour moi. L’équitation m’a permis de sortir du Burnout que j’ai fait en 2021″.

Il n’a plus la capacité physique (ni financière) de s’en occuper : “Je n’ai plus de force…”

Aymeric bénéficie d’un traitement tri-thérapique ; pas de quoi guérir de la muco, cela se saurait. Il a quand même ressenti une amélioration notable de sa qualité de vie.

Les événements solidaires qui financent la recherche ne servent pas à rien.

En 31 ans, j’ai quand même vu beaucoup d’améliorations comme le développement d’unités d’accueil des malades spécialisées, la prise en charge médicale des patients mais aussi leur prise en charge sociale, tout aussi importante.

Un livre qui peut aider

Fort de toute son expérience, il propose aujourd’hui à ceux qui sont confrontés à la maladie un bouquin autobiographique, Quoi qu’il advienne édité en avril 2023.

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Sabrina Perquis l’ancienne candidate à Secret Story, elle-même atteinte de mucoviscidose, l’a lu.

Aymeric y exprime “une forme de résilience ” face à un état de santé “extrêmement fragile”.

Ce livre s’adresse non seulement aux porteurs de la maladie, mais à tout leur entourage : parents, amis, conjoints…

Aymeric a grandi. Il est bien conscient que “pour ceux qui vivent à côté de nous, c’est dur c’est compliqué. Ils ont besoin de réponses à leurs questions. C’est aussi le but de mon livre : les accompagner et leur donner un petit peu de sens“.

Les autres sont là, ils s’interrogent… Ce n’est pas parce que je suis malade que je suis le nombril du monde.

Aymeric Cadoret
On peut trouver le livre d’Aymeric Cadoret au centre culturel Leclerc, à la Crêperie Notre-Dame, chez son ancien kiné Jean-Michel Robin et sur Amazon. 160pages. 18,90 €.

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#Mucoviscidose #contre #maladie #leçon #courage #dAymeric #Cadoret
2024-03-06 07:36:39

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