Le Cabinet apporte trop peu de soutien aux patients post-Covid

Les hôpitaux universitaires néerlandais lancent enfin des recherches sur le post-covid. Le soutien du gouvernement contraste fortement avec l’argent que d’autres pays y consacrent.

Fatigue, essoufflement, problèmes de concentration. On estime que 90 000 Néerlandais luttent encore chaque jour contre les graves conséquences de leur infection au coronavirus. Peu de temps après la découverte du virus, il est devenu évident à quel point le système immunitaire humain peut réagir différemment. Tandis qu’une personne le remarque à peine, une autre peut en souffrir pendant des mois, voire des années.

Aux Pays-Bas, les médecins et les scientifiques unissent enfin leurs forces pour aider les personnes souffrant de troubles de longue durée, ce qu’on appelle le syndrome post-covid. Cinq hôpitaux universitaires recherchent conjointement la cause du post-covid. L’espoir est que cela aboutisse éventuellement à des traitements.

L’initiative arrive très tard. La première vague de coronavirus a déferlé sur le monde début 2020 et, un an plus tard, il était largement connu que certains patients continuaient de souffrir de troubles. Les personnes dans la fleur de l’âge se sont soudainement transformées en patients pour qui même s’habiller est un effort impossible. L’impact sur eux-mêmes et sur leurs proches est énorme, et les conséquences sur le marché du travail sont également considérables.

Plusieurs pays avaient auparavant reconnu l’urgence du drame post-Covid. Les scientifiques ont découvert qu’une grande variété de mécanismes biologiques sont probablement en jeu. Dans certains cas, les particules virales restantes maintiennent le système immunitaire hyperactif, tandis que dans d’autres, de petits caillots dans le sang provoquent des symptômes. Les médecins étrangers ont expérimenté différents traitements, allant des virus aux médicaments anti-inflammatoires en passant par les remèdes contre les problèmes cardiaques.

Le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach, s’est entretenu le mois dernier avec des scientifiques et conclu qu’un certain nombre de traitements fonctionnent déjà, mais ne sont toujours pas approuvés ni remboursés par le gouvernement. Il promet de le faire rapidement.

Il s’agit d’une dynamique qui contraste fortement avec l’approche néerlandaise. Ici, les cliniques post-covid ont fermé leurs portes, faute d’argent. La recherche biologique à grande échelle ou les essais sur des patients sont inexistants ici. Les chercheurs le voulaient, mais le financement faisait défaut.

Il est significatif que les cinq hôpitaux universitaires qui démarrent aujourd’hui leurs recherches post-Covid le fassent dans un premier temps avec un million et demi d’euros d’argent privé de la Fondation Long Covid. Les médecins et les scientifiques en avaient assez d’attendre l’argent du gouvernement et voulaient commencer le mois prochain.

Heureusement, un certain soutien gouvernemental est en route. Le gouvernement alloue au total 32 millions d’euros sur les trois prochaines années à la recherche post-covid. Cela semble être un montant important, mais c’est une somme dérisoire par rapport à l’ensemble de la facture de la pandémie. Le Cour des comptes a calculé que le gouvernement avait alloué 83 milliards à des mesures visant à faire face à la crise du coronavirus, depuis le financement de la recherche sur les vaccins et des centres de test jusqu’au soutien aux entrepreneurs pendant les confinements.

Aux Pays-Bas, les patients post-Covid sont traités depuis des années en dernier recours, alors qu’ils constituent l’un des groupes les plus durement touchés par la crise du coronavirus. Ils méritent plus de soutien.