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Le brossage quotidien des dents réduit les infections et la mortalité à l’hôpital

Le brossage quotidien des dents réduit les infections et la mortalité à l’hôpital

Cambridge, États-Unis – Le brossage quotidien des dents est associé à une réduction de l’incidence des pneumonies nosocomiales, en particulier chez les patients sous ventilation assistée. Cette pratique est également associée à une baisse de la mortalité en unité de soins intensifs (USI), à des admissions plus courtes en USI et à une dépendance plus courte à l’égard du ventilateur. Telles sont les conclusions d’une méta-analyse publiée dans le JAMA Médecine Interne [1]. Les politiques hospitalières doivent réévaluer l’importance de l’hygiène bucco-dentaire, même, voire surtout, dans les situations où l’attention est portée ailleurs.

Microbiote buccal et poumons

Les pneumopathies aiguës résultent en grande partie de l’aspiration des micro-organismes présents dans la cavité buccale. En outre, le microbiote buccal comprend environ 700 espèces de bactéries, de champignons, de virus et de protozoaires. Il existe un lien connu entre la santé bucco-dentaire et le développement de la pneumonie, et une hygiène bucco-dentaire rigoureuse fait partie des recommandations pour la prévention de la PAH.

Mais les méthodes à utiliser pour assurer une bonne hygiène n’ont pas été déterminées. L’utilisation de bains de bouche à base de chlorhexidine fait l’objet d’un débat, car il n’existe aucune preuve qu’ils préviennent la pneumonie et parce que certaines études ont suggéré un lien entre la chlorhexidine et des taux de mortalité plus élevés.

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Le brossage des dents est potentiellement plus efficace qu’un antiseptique pour réduire le microbiote buccal, car l’action mécanique brise la plaque dentaire et d’autres biofilms. Pourtant, les recommandations se sont très peu centrées sur le brossage des dents en tant que mesure de prévention des infections nosocomiales, ce qui signifie que chaque hôpital a sa propre façon de procéder.

Ce que les données indiquent

Les Dr Selina Ehrenzeller et Michael Klompasdu Department of Population Medicine (département de médecine des populations) de l’université d’Harvard (Cambridge, États-Unis), ont effectué une analyse systématique de la littérature afin d’identifier les études cliniques randomisées dans lesquelles il a été démontré que le brossage quotidien des dents affectait le risque de syndrome respiratoire aigu sévère chez les patients adultes hospitalisés. Quinze études ont répondu aux critères d’inclusion et ont été incluses dans la méta-analyse. La taille effective de la population était de 2 786 patients.

Le brossage quotidien des dents a été associé à un risque de pneumonie de 33 % inférieur (risque relatif [RR]0,67) et à un risque de mortalité en unité de soins intensifs de 29 % inférieur (RR, 0,81).

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La réduction de l’incidence de la pneumonie était significative pour les patients recevant une ventilation mécanique invasive (RR, 0,68), mais pas pour les patients ne recevant pas de ventilation mécanique invasive.

Le brossage des dents chez les patients en USI a été associé à une diminution du nombre de jours de ventilation mécanique (différence moyenne, -1,24 jour) et à une réduction de la durée de séjour en USI (différence moyenne, -1,78 jour). Le brossage deux fois par jour par rapport à des intervalles plus fréquents a été associé à des estimations d’effet similaires. Aucune différence n’a été observée en ce qui concerne la durée du séjour dans les différents services de l’unité de soins intensifs et l’utilisation d’antibiotiques liée au brossage quotidien des dents.

Opinion d’expert

« Cette étude représente une contribution intéressante sur le sujet de la prévention des infections et renforce l’idée que le brossage systématique des dents est un élément essentiel de la norme de soins chez les patients ventilés », a écrit le Dr Rupak Duttaprofesseur adjoint de maladies infectieuses à l’Université de Yale (New Haven, États-Unis), et spécialiste de la résistance aux antimicrobiens en milieu hospitalier, dans un commentaire sur l’étude.

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Selon le Dr Datta, l’incertitude demeure quant à l’importance de cette pratique dans la prévention de la pneumonie aiguë sans respirateur, car les chercheurs n’ont pu identifier que deux études portant sur des patients non ventilés qui répondaient aux critères d’inclusion.

D’autres études seront nécessaires pour normaliser le brossage des dents chez les patients hospitalisés en général. « Au fur et à mesure que la littérature sur les infections nosocomiales évolue », conclut le Dr Datta, « l’hygiène bucco-dentaire pourrait jouer un rôle indispensable, similaire à celui du lavage des mains, dans la prévention et le contrôle des infections nosocomiales ».

Cet article a initialement été publié sur Medscape.com sous l’intitulé Le brossage des dents à l’hôpital réduit les infections et les décès. Édité par Mona El-Guechati

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2024-02-06 11:46:05

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