Le bonus réparation pour encourager la réparation des produits défectueux sera simplifié, élargi et augmenté dès janvier

(AFP) – La prime de réparation, visant à encourager les particuliers à faire réparer leurs produits défectueux, sera “simplifiée, élargie et augmentée” à partir du 1er janvier, a annoncé vendredi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

Afin de simplifier les démarches, le nombre de réparateurs agréés, actuellement de 4 300, sera “doublé l’année prochaine”, et les réparations à distance seront incluses dans le dispositif, a indiqué Christophe Béchu.

De plus, la prime sera élargie avec l’ajout de 24 nouveaux produits éligibles, soit un total de 73. Le critère de “cas accidentel” deviendra progressivement éligible, comme un écran de smartphone cassé ou une poignée de lave-linge cassée. Pour commencer, 25 euros seront déduits de la facture du consommateur lorsqu’il fera réparer son écran de smartphone cassé.

Enfin, la prime sera augmentée de cinq euros sur “plus d’une vingtaine de produits” et doublée pour cinq autres : les lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, téléviseurs et aspirateurs.

La prime sera également majorée de 20% lorsque des pièces issues de l’économie circulaire sont utilisées pour la réparation. L’ensemble de ces mesures vise à “démontrer qu’on ne fait pas la croissance économique en misant sur l’obsolescence programmée”, a estimé Christophe Béchu lors d’un discours à Selongey (Côte-d’Or), usine historique du groupe français Seb, leader des petits équipements domestiques.

“Vous êtes la démonstration vivante qu’on peut concilier croissance économique et durabilité”, a estimé Christophe Béchu lors du 70e anniversaire de l’emblématique Cocotte-Minute, inventée en 1953 par ce groupe familial issu d’un ferblantier installé dans ce village du nord de Dijon.

Seb se targue d’avoir “dans son ADN la capacité à être réparable”, se vantant de pouvoir remettre en marche des appareils datant de “plus de 40 ans”, selon son PDG Thierry de La Tour d’Artaise. “Il faut admettre que certaines marques ont volontairement empêché la réparation de leurs produits”, a rappelé Christophe Béchu. “Il n’est pas normal que, dans deux tiers des cas, on les jette. Il n’est pas normal que nous achetions 16 millions de smartphones et que seulement un million d’entre eux soient réparés”, a-t-il ajouté.

Outre la réparation, Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie, également présent chez Seb, a annoncé la mise en place d’un bonus “réparabilité”, conformément à ce qui est prévu dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) adoptée en février 2020.

Les produits “réparables” bénéficieront d’un bonus de 10 à 40 euros à déduire de leur prix d’achat, tandis que les produits “non-réparables” seront soumis à un malus du même montant à ajouter sur la facture.