Le Blanc-Mesnil : un père de famille tué par balle au volant de sa voiture

Les barrières qui condamnaient la rue jusqu’en début de matinée ont disparu. Ce mardi 17 octobre, seul ce fourgon Citroën blanc à l’aile avant droite bien enfoncée témoigne du drame qui s’est déroulé la veille. Dans la nuit de lundi à mardi, vers 2h10 du matin, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), rue Fernand-Léger, Alcime W., un homme de 29 ans, a été froidement abattu d’une balle dans le flanc gauche.

L’homicide a eu lieu, d’après les toutes premières constatations, alors que la victime se trouvait au volant de son véhicule, une Peugeot 308 noire. Il a été retrouvé mort quelques mètres plus loin, encastré dans la fourgonnette. Le pied bloqué sur la pédale d’accélérateur. Un deuxième projectile a été retrouvé par la police scientifique dans la portière côté conducteur.

Les riverains avaient été réveillés en pleine nuit par « ce qui ressemblait à deux coups de feu suivis d’un bruit de collision », indique un locataire de cette résidence de quatre étages plutôt bien tenue, en lisière du quartier des Tilleuls. Lorsqu’il a appelé les sapeurs-pompiers, une voisine était déjà en ligne avec eux. Mais la victime avait déjà succombé.

« C’était un bon gars, père d’une fillette de 5 ans »

« On a vu le corps recouvert d’un drap explique le lendemain », raconte cet adolescent lui aussi tiré de son sommeil par un vacarme inhabituel. « Quelqu’un poussait des cris de ouf, glisse-t-il. Certainement une personne dévastée à la vue du corps », suppose le jeune homme. La victime habitait dans cette même résidence, deux numéros plus loin. Au pied de l’immeuble, un groupe d’hommes discute, la mine sombre. Ce sont des amis du défunt qui ont appris dans la matinée la terrible nouvelle. « C’était un bon gars, père d’une fillette de 5 ans. Il était ambulancier », souligne l’un d’eux. C’est aussi le souvenir qu’en garde un autre proche.

Selon une locataire installée ici depuis 17 ans, c’est la première fois qu’on y entend des coups de feu. « Ce n’est pas une cité chaude. Il n’y a pas de trafic de drogue. C’est là-bas aux Tilleuls », assure-t-elle, désignant les immeubles au bout de sa rue. Quand les voitures ont brûlé lors des dernières émeutes en juin, leur voisinage immédiat a été préservé. Alors un règlement de comptes sous ses fenêtres, elle peine à l’imaginer.

C’est pourtant ce qu’envisagent les enquêteurs. L’hypothèse d’un dégât collatéral semble écartée au profit d’une affaire de représailles. La victime avait été identifiée par le passé pour « des affaires de violence et du trafic de stupéfiants ». « Elle avait terminé de purger une peine de prison en 2020 », explique une source proche de l’enquête. Le parquet de Bobigny, qui a ouvert une enquête pour « meurtre en bande organisée », a saisi la brigade criminelle.