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L’Australie dit non à la « voix » des peuples autochtones dans la Constitution : une vulnérabilité qui devrait nous faire réfléchir

L’Australie dit non à la « voix » des peuples autochtones dans la Constitution : une vulnérabilité qui devrait nous faire réfléchir

2023-10-16 17:49:22

J’écris cet article le lendemain de l’événement référendum en Australie qu’il souhaitait introduire dans la Constitution le droit à une voix pour les peuples autochtones (le référendum s’appelait précisément “La voix”). L’intention était de créer une commission composée de peuples autochtones qui seraient interrogés par le gouvernement (fournissant des avis non contraignants, mais uniquement consultatifs) sur des questions relatives à leurs communautés. J’utilise le passé parce que les Australiens ont envoyé un signal fort et clair au gouvernement travailliste qui avait convoqué et promu le référendum, en votant à une large majorité (60 %). contre cette proposition. Le référendum n’a pas réussi et aujourd’hui commence une nouvelle phase de tentative de réparation sociale, car – comme vous pouvez l’imaginer – ce résultat signifie un coup fatal au coeur pour tous ceux qui luttent pour la promotion des droits autochtones.

Le vote a été assez similaire dans tous les États australiens, avec toutefois quelques différences : par exemple, dans l’État de Victoria (où se trouve Melbourne) considéré comme assez progressiste, le Non l’a emporté par 55-45, tandis que dans le Queensland (plus rural et conservateur) ), le non a frôlé les 70 %. Mais le Non a prévalu sans exception dans tous les États.

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Au-delà de mes opinions personnelles et de mon vote, ce qui m’intéresse ici est d’explorer une composante du débat (assez tendu et parfois même violent) qui a accompagné la campagne électorale : celui de représentation démocratique et le fonctionnement des institutions législatives et gouvernementales sur lesquelles reposent les démocraties occidentales.

Le nœud du problème est que les peuples autochtones (qui représentent moins de 4 % de la population australienne) réclament le droit à cette commission consultative pour garantir que leurs préoccupations soient représentées et entendues dans les instances du pouvoir. Et évidemment, cette demande est justifiée, légitimement, par l’atroce histoire qu’ils ont dû subir à cause de la colonisation britannique, qui a envahi leurs terres et anéanti des dizaines de millénaires de culture et des millions de personnes.

Mais revenons au vif du sujet. En Australie, il existe d’autres groupes (je pense à la communauté LGBTIQ+ et aux immigrés, pour ne citer que deux) qui représentent une part beaucoup plus importante de la population, qui pourraient progresser une demande similaire concernant les décisions qui peuvent avoir un impact sur leur vie. Ce qui implique la nécessité de déterminer quelles classes et minorités devraient avoir droit à « organes représentatifs spéciaux » et lesquels ne le sont pas.
Je ne suis pas intéressé à discerner à ce sujet. Ce qui m’intéresse, c’est une réflexion sur le système par lequel les citoyens élisent les membres du Parlement local et nationales, estimant qu’elles représentent l’ensemble des revendications politiques et sociales dont elles sont porteuses. C’est le fondement du système parlementaire et la raison pour laquelle, dans toutes les démocraties occidentales, nous allons voter régulièrement.

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Si, en tant que citoyens, nous ressentons le besoin de demander la création de commissions consultatives supplémentaires pour donner des avis aux organes législatifs et gouvernementaux, cela signifie que notre système commence à présenter certaines cas qui – comme nous l’avons appris du manque de succès de The Voice – ne peut être compensé par des correctifs temporaires, mais par des une révision plus approfondie des systèmes de représentation qui sont en phase avec les temps modernes et l’approche de gouvernance du pays, qui a beaucoup changé notamment chez les nouvelles générations, qui peinent à se reconnaître dans un système parlementaire classique avec des députés élus au niveau local.

L’expérience Voice, si elle n’est pas élaborée et utilisée comme plate-forme pour un tel débat, risque de rester simplement un moment triste et source de division en Australie et une blessure peut-être irréparable dans les attentes des populations autochtones. J’espère sincèrement que le gouvernement travailliste sera capable de comprendre la complexité de la question soulevée par le référendum, qui va bien au-delà de l’opinion sur une question spécifique aussi délicate que celle d’un peuple à qui on a confisqué ses terres et ses droits pour des raisons 250 anset entamer un processus de révision des mécanismes actuels gouvernance. Pour qu’au moins cette défaite puisse porter ses fruits à moyen et long terme.

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