Nouvelles Du Monde

L’Asie du Sud-Est peut-elle lutter contre l’épidémie de suicides masculins ?

Selon un universitaire américain papier depuis 2022, le suicide est désormais la « principale cause de décès chez les adultes d’âge moyen » en Thaïlande. C’est aussi le principale cause de décès pour les Singapouriens âgés de 10 à 29 ans.

Quelque 476 suicides ont été signalé dans la cité-État en 2022, soit une hausse d’un quart par rapport à l’année précédente et le nombre le plus élevé depuis plus de 20 ans. En novembre, le ministère thaïlandais de la santé publique signalé un taux de suicide de 7,97 pour 100 000 personnes en 2022, contre 6,64 en 2019. Quelque 4 800 personnes y ont mis fin à leurs jours en 2022.

En août, le Poste de Phnom Penh signalé sur une apparente vague de suicides dans la province de Ratanakiri qui semblait être liée à une politique trop agressive manutention de familles très endettées. Quelques mois plus tard, un magnat des affaires cambodgien bien connu s’est suicidé. La plupart de ceux qui se suicident au Cambodge sont aurait entre 15 et 19 ans.


Des dépliants faisant la promotion des services de microfinance affichés sur un arbre dans la province de Siem Reap, le 15 octobre 2022. (Tang Chhin Sothy/AFP)

Aux Philippines, un estimé 7,5 pour cent des jeunes ont tenté de se suicider en 2021, contre 3 pour cent en 2013. Les militants philippins ont exhorté le gouvernement l’année dernière à intervenir davantage après que le ministère de l’Éducation a signalé que 404 étudiants se sont suicidés (et il y a eu 2 147 tentatives de suicide) au cours de l’année 2021-2022. année scolaire.

« La crise de la santé mentale aux Philippines constitue une urgence nationale » dit le responsable local de Save The Children.

De nombreuses générations Z en Asie du Sud-Est ont pris conscience de ce problème lorsque Moonbin, d’un groupe de K-pop très populaire, s’est suicidé en avril dernier.

Quelques évolutions positives

La crise économique actuelle au Laos a provoqué une augmentation des suicides, à ce que j’entends, même si peu d’informations parviennent à sortir de ce pays hermétique. Mais des rapports font état d’une vague de suicides et de tentatives de suicide sur le pont Laos-Japon, dans la province de Paksé, après qu’un chanteur bien connu sauté du pont en 2022. Les futurs journalistes et historiens révéleront l’ampleur de la crise suicide au Myanmar provoquée par le génocide des Rohingyas et le coup d’État militaire de 2021.

Lire aussi  Attention de Benfica. L'Atalanta bat l'AS Roma et s'assure presque la Ligue des Champions

Il y a eu quelques évolutions positives en 2023.

En mai dernier, le gouvernement malaisien a décriminalisé le suicide. La tentative de suicide était auparavant passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an, ou d’une amende, ou des deux. Le ministre en charge de cela noté que « de nos jours, le traitement médical, et non les poursuites, est le meilleur moyen de résoudre le problème, en s’appuyant sur les approches adoptées par d’autres pays ».


Crocodiles dans une ferme dans laquelle une femme a sauté et s’est suicidée à Samut Prakan, le 15 septembre 2014. Selon un article universitaire de 2022, le suicide est la principale cause de décès chez les adultes d’âge moyen en Thaïlande. (Photo AFP)

Singapour a fait de même en 2020. Il est important de noter que, à en juger par les articles des journaux nationaux de la région l’année dernière, la crise de santé mentale, à l’origine de la plupart des suicides, devient de plus en plus un sujet de conversation ouverte et franche, un autre signe positif.

Dans une grande partie de l’Asie du Sud-Est, les taux de suicide ont en fait diminué entre 2000 et 2019, selon un vaste ensemble de données de l’OMS. À première vue, la plupart des États d’Asie du Sud-Est semblent avoir plutôt bien réussi en termes de prévention du suicide, au moins jusqu’en 2019, dernière année pour l’ensemble de données de l’OMS.

Cependant, même si les taux de suicide ont diminué, ils ont dans presque tous les cas diminué beaucoup plus fortement pour les femmes que pour les hommes.

Plus d’hommes que de femmes

Ce n’est qu’au Brunei, cas aberrant, que la différence entre les sexes s’est améliorée en faveur des hommes : en 2000, environ sept fois plus d’hommes que de femmes se sont suicidés, mais ce chiffre était tombé à cinq fois en 2019. les deux les mâles et les femelles n’ont augmenté qu’au Brunei et aux Philippines au cours de cette période.

Lire aussi  Bilan du Ministère de la Santé de Gaza dirigé par le Hamas : chiffres des victimes et vérification

Au Timor-Leste et au Vietnam, le taux de suicide a diminué chez les femmes mais a augmenté chez les hommes. Au Vietnam, les taux de suicide chez les femmes ont diminué de 19 pour cent entre 2000 et 2019, tandis que les taux chez les hommes ont augmenté de 12 pour cent. Au Timor Leste, les taux pour les hommes ont augmenté de 2 pour cent mais ont diminué pour les femmes de 26 pour cent.

Les taux de suicide chez les femmes en Malaisie ont diminué de 22 pour cent, mais de seulement 0,7 pour cent pour les hommes entre 2000 et 2019. Au Cambodge, ils ont diminué de 38 pour cent pour les femmes et d’environ 8 pour cent pour les hommes. La Thaïlande est plus extrême.


Des gens prient à la mosquée nationale pour l’Aïd al-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du Ramadan à Kuala Lumpur, le 22 avril 2023. Les taux de suicide chez les femmes en Malaisie ont diminué de 22 pour cent, mais de seulement 0,7 pour cent chez les hommes entre 2000. et 2019. (Vincent Thian/AP)

Malgré une réduction globale du suicide chez les deux sexes, la disparité s’est considérablement creusée. En 2000, 16,39 hommes se sont suicidés pour 100 000 habitants contre 7,07 pour les femmes, soit un peu plus du double. En 2010, près de quatre fois plus d’hommes que de femmes se sont suicidés (11,69 à 3,17 pour 100 000 personnes). Et en 2019, ce chiffre était six fois plus élevé (13,87 contre 2,3).

Dans certains cas, les différences entre les sexes sont encore plus marquées aux extrêmes. En 2019, la plupart des suicides à Singapour concernaient des personnes âgées de plus de 85 ans, selon les données de l’OMS. Cependant, les hommes âgés de 85 ans et plus étaient 10 fois plus susceptibles que les femmes de ce groupe d’âge de se suicider dans la cité-État. En Thaïlande, la deuxième tranche d’âge la plus importante pour les suicides est celle des 25-34 ans. Les hommes de ce groupe étaient douze fois plus susceptibles de mettre fin à leurs jours que les femmes du même âge.

En d’autres termes, les choses s’amélioraient, mais elles s’amélioraient beaucoup plus lentement pour les hommes. Les dernières données de 2021 et 2022, comme mentionné, suggèrent que cette disparité s’est accrue depuis la pandémie.

Lire aussi  Forum international des compétences : Formation, emploi et entrepreneuriat des jeunes en Mauritanie

Les bienfaits de l’émancipation

Un suicide sur trois l’année dernière, à Singapour, l’ont été par des hommes. Ces différences entre les sexes sont bien connues des experts mais pas nécessairement du grand public, des politiciens et des donateurs d’aide étrangère.

La baisse considérable du suicide féminin mérite d’être célébrée, et sa cause probable est l’émancipation des femmes dans la région depuis les années 1990 : un plus grand contrôle sur leur taux de reproduction ; un meilleur accès à l’emploi et au crédit ; et une meilleure protection contre la violence.


Des femmes font leurs courses sur un stand à Vientiane, au Laos, le 9 janvier 2023. L’inflation au Laos a atteint 39,3 % sur un an en décembre, le taux le plus élevé de 2022, selon le Bureau lao des statistiques. (Tamon Huengmeexay/Xinhua via Getty Images)

Pourtant, les choses ne se sont pas aussi bien passées en ce qui concerne l’autonomisation des hommes à risque, ce qui, je ne pense certainement pas, soit le résultat du processus d’émancipation des femmes.

Comme le montrent clairement les données de 2019, les disparités sont désormais potentiellement plus importantes : plus du double du nombre d’hommes par rapport aux femmes se sont suicidés au Cambodge, au Laos, à Singapour, au Timor-Leste et au Vietnam. Aux Philippines, c’était presque trois fois plus. Et c’était plus de trois fois plus élevé en Indonésie et en Malaisie. C’était cinq fois plus au Brunei et six fois plus en Thaïlande.

Une réponse sérieuse à cette épidémie de suicide doit reconnaître ces différences. En effet, pour l’essentiel, la crise actuelle du suicide est de plus en plus une crise de suicides d’hommes.

David Hutt est chercheur à l’Institut d’études asiatiques d’Europe centrale (CEIAS) et chroniqueur sur l’Asie du Sud-Est au Diplomat. En tant que journaliste, il couvre la politique de l’Asie du Sud-Est depuis 2014. Les opinions exprimées ici sont les siennes et ne reflètent pas la position de Radio Free Asia.

2024-01-12 23:46:14
1705118076


#LAsie #SudEst #peutelle #lutter #contre #lépidémie #suicides #masculins

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT