On le sait, l’activité sportive est bonne pour la santé. D’ailleurs, “40 % des cancers sont évitables par la pratique du sport, un régime alimentaire équilibré, l’élimination de l’alcool et du tabac”, rappelle Béatrice Boistard, responsable de la plateforme Activité physique adaptée (APA) à l’Institut Curie. Mais elle est aussi essentielle en complément d’un traitement contre le cancer, et même une fois le traitement terminé.
En place depuis une quinzaine d’années à l’Institut Curie, l’APA est proposée sous la forme d’un programme de trois mois, avec une heure d’activité par semaine. Le médecin procède à un bilan de capacité physique de la patiente en prenant en compte le traitement. Puis il donne ses recommandations. “L’APA permet d’enlever les effets secondaires du traitement dans le cadre du cancer, affirme Béatrice Boistard. Elle est aussi la seule cure capable d’agir sur la fatigue. Elle diminue la douleur et le risque de récidive de 24 % et augmente les chances de survie. Et elle recrée un lien social qui peut être perdu. Allez-y : bougez !”
Tous les sports sont praticables, l’essentiel est de trouver le sien. Les séances se passent en petit groupe de dix personnes maximum. L’objectif est fixé en début de programme, un bilan est réalisé à la fin.
Éric Laumet, maître d’armes en région parisienne, a suivi une formation spécifique pour dispenser. “On nous apprend la maladie et ce que l’escrime peut apporter. On utilise le sabre, l’arme la plus adaptée car elle peut être utilisée du côté droit comme du côté gauche. Il n’y a pas de contact entre elles, juste sur moi ou un boudin. Et il y a des jours, elles ont besoin de taper, elles se défoulent bien !” La patiente va venir travailler la posture, la force, l’endurance, l’ouverture des bras. Simone
n’avait jamais pratiqué l’escrime et s’est inscrite aux cours : “Je ressens un bien-être profond. C’est très cardio, je ne m’y attendais pas”. Son cancer ne lui permet pas de bénéficier d’un traitement hormonothérapie, “donc mon seul médicament, c’est le sport !” Elle apprécie se retrouver entre femmes pour papoter, faire de nouvelles connaissances, le tout dans la bienveillance.
De la joie et du rugby
Autre sport auquel on ne pense pas : le rugby. La fédération française de rugby (FFR) adapte la discipline pour une équipe de cinq personnes. Pas question de placage ou de mêlée ici. Pas de contact non plus, mais des passes avec le ballon pour avancer et aller marquer. Catherine Terrade a choisi ce sport qu’elle connaît bien puisque toute sa famille y joue. Elle est devenue la responsable rugby santé cancers et autres pathologies du RCVB (Rugby club Val de Bièvre dans le Val de Marne), “ça m’a redonné de l’estime de moi. Au début, on marche doucement, puis on trottine et on finit par courir”. Elle l’assure “tout le monde est content de se voir, c’est très joyeux”. Effet coupe du monde certainement, le club passe de 17 licenciés la saison dernière à 24 cette année. Le coût du programme de l’APA est basé sur le quotient familial. Il est possible de le suivre dansune maison sport santé en région
. La Ligue contre le Cancer est aussi partenaire du programme. Le médecin généraliste peut aussi prescrire une ordonnance.
* Son prénom a été modifié dans un article qui peut être bien référencé dans Google
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2023-10-01 07:03:01
