La vaccination contre le zona prévient-elle le risque de démence ?

Le fait qu’il puisse y avoir une corrélation entre certaines infections virales et l’apparition de maladies affectant le système cognitif a longtemps été un sujet de débat parmi les experts de ces domaines de recherche. Pensons tout d’abord aux cas de long covid et au soi-disant “brouillard cognitif”, une sorte de terme générique utilisé pour décrire une variété de troubles cognitifs qui persistent même pendant des mois après l’infection par le SARS-CoV-2. Mais la question ne concerne pas que le Covid, et, restant sur ce thème, un groupe de scientifiques a analysé la possible corrélation entre vaccination contrezona (c’est-à-dire le zona) et l’apparition de la démence.

L’étude, qui a impliqué près de 300 000 personnes, est actuellement disponible sur medRxiv, un serveur qui collecte des articles scientifiques qui n’ont pas encore été revus par d’autres experts et qui attendent donc d’être corrigés et éventuellement acceptés par des revues scientifiques pour leur publication officielle. Les résultats – qu’il faut donc prendre avec précaution – semblent avoir révélé une bonne diminution du risque – environ 20% – de développer une démence chez les sujets ayant reçu le vaccin Zostavax.

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Recherche

Au Pays de Galles, la campagne de vaccination contre le zona avec le vaccin Zostavax a été lancée le 1er septembre 2013, à destination des personnes de moins de 80 ans (ceci parce que, comme le rapporte un nouvelles de Naturecertaines données suggèrent que ce type de vaccination est plus efficace dans la population de moins de 80 ans). Le groupe de chercheurs, dirigé par Pascal Geldsetzer de l’université de Stanford en Californie (Etats-Unis), a examiné les données de santé enregistrées concernant près de 300 000 personnes vaccinées ou non, toutes nées entre le 1er septembre 1925 et le 1er septembre 1942 (hors celles ayant reçu un diagnostic de démence à une date antérieure au début de la campagne de vaccination). Selon les résultats, dans le « groupe » de ceux qui avaient reçu le vaccin, il semble y avoir une réduction relative du risque de développer une démence égale à 19,9 %.

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Les limites

Cependant, les mêmes auteurs soulignent certaines limites de cette étude, comme par exemple le fait que le suivi n’a duré que huit ans : cela implique qu’il n’existe actuellement aucune information relative à l’effet du vaccin sur l’apparition de la démence chez les plus long terme. Par ailleurs, écrivent les auteurs dans les conclusions, l’étude ne concerne que le vaccin Zostavax : un deuxième vaccin contre le zona (appelé Shingrix) a été mis à disposition au Royaume-Uni en septembre 2021, alors que pourtant la période de suivi était-elle déjà terminée. L’étude laisse également certaines questions ouvertes : tout d’abord, on ne sait pas pourquoi l’effet est beaucoup plus évident dans la population féminine que dans la population masculine. Ce qui est certain, c’est que d’autres recherches seront nécessaires pour confirmer (ou non) ces observations, qui suscitent certainement un grand intérêt.