Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’exprime lors d’une déclaration commune aux médias à Bagdad, le 22 avril 2024.
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’exprime lors d’une déclaration commune aux médias à Bagdad, le 22 avril 2024.
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ANKARA, Turquie — La Turquie a suspendu jeudi toutes ses importations et exportations vers Israël, invoquant l’action militaire en cours du pays à Gaza, et s’est engagée à continuer d’imposer ces mesures jusqu’à ce que le gouvernement israélien autorise le flux d’aide humanitaire vers la région.
Un communiqué du ministère turc du Commerce a déclaré que “les transactions d’exportation et d’importation en relation avec Israël ont été interrompues, couvrant tous les produits”.
Les responsables turcs se coordonneront avec les autorités palestiniennes pour garantir que les Palestiniens ne soient pas affectés par la suspension des importations et des exportations, a indiqué le ministère.
Le ministère a décrit cette mesure comme la « deuxième phase » des mesures contre Israël, ajoutant que ces mesures resteraient en vigueur jusqu’à ce qu’Israël « autorise un flux ininterrompu et suffisant d’aide humanitaire vers Gaza ».
Le mois dernier, la Turquie – fervent critique des actions militaires israéliennes – a annoncé qu’elle restreignait les exportations de 54 types de produits vers Israël, dont l’aluminium, l’acier, les produits de construction et les engrais chimiques. Israël a répondu en annonçant également des barrières commerciales.
Plus tôt jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a accusé la Turquie de bloquer les importations et exportations israéliennes depuis les ports turcs.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan « rompt les accords en bloquant les ports pour les importations et les exportations israéliennes », a écrit Katz sur la plateforme sociale X.
Katz a déclaré qu’il avait demandé aux responsables de “s’engager immédiatement avec toutes les parties concernées du gouvernement pour créer des alternatives au commerce avec la Turquie, en se concentrant sur la production locale et les importations en provenance d’autres pays”.
Le gouvernement d’Erdogan, qui a subi des revers majeurs lors des élections locales de mars, est confronté à d’intenses pressions dans son pays pour mettre un terme aux échanges commerciaux avec Israël. Les critiques accusent le gouvernement de pratiquer deux poids, deux mesures en lançant de fortes accusations contre Israël tout en poursuivant ses relations commerciales.
La Turquie a reconnu Israël en 1949. Sous Erdogan, les tensions vont et viennent entre les pays. Le dirigeant turc a intensifié ses critiques à l’égard d’Israël suite à son offensive militaire à Gaza, l’accusant de perpétrer des crimes de guerre et un génocide. Il a qualifié le groupe militant du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, de combattants de la liberté.
Cette semaine, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a déclaré que la Turquie avait décidé de se joindre à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice et qu’elle soumettrait bientôt une demande formelle d’intervention dans cette affaire.
L’Afrique du Sud a déposé une plainte auprès de la CIJ, accusant Israël d’avoir violé la convention sur le génocide avec son offensive militaire contre le Hamas. Israël nie que sa campagne militaire à Gaza constitue une violation de la Convention sur le génocide.
