La transition écologique et les défis de réindustrialisation dans les Hauts-de-France : une nécessité de lier l’économie, l’environnement et le social

Les nombreux défis posés par l’impératif de réindustrialisation dans les Hauts-de-France soulignent l’importance de lier les problématiques environnementales et sociales aux questions économiques. Pas simple mais passionnant.

Énergie, transports, rénovation durable, végétalisation… En 2023, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : témoigner des enjeux et trouver des solutions au plus près des territoires.

Quatrième étape à Dunkerque les 13, 14 et 15 octobre.

Qui l’eut cru ? L’industrie, que l’on a longtemps vouée aux gémonies, trop sale ou dangereuse pour les uns, trop inhumaine pour les autres ou trop coûteuse pour ces patrons préférant délocaliser à tout-va afin de réaliser des économies sur la masse salariale, est redevenue tendance. Le Covid est passé par là, bien sûr, qui a montré à quel point il était dangereux de dépendre de l’étranger en cas de fermeture des frontières : on a alors compris que l’essentiel des principes actifs de nombreux médicaments de base provenait de Chine ou d’Inde et qu’il fallait d’urgence relocaliser.

Des usines plus propres

Le dérèglement climatique explique aussi ce retour de flamme. En mettant l’accent sur la nécessité d’utiliser désormais une énergie décarbonée, il a soudain paré le nucléaire de toutes les vertus, même si la question des déchets est loin d’être réglée, et ne parlons même pas du coût du démantèlement des anciennes centrales et de celui de la construction des nouveaux réacteurs. Enfin l’évolution des technologies permet désormais de bâtir des usines plus propres et mieux intégrées à leur environnement, qu’il soit urbain ou rural.

C’est ainsi que les Hauts-de-France sont en train de se développer tambour battant, dopés par le grand port de Dunkerque, la perspective de voir émerger à Gravelines deux EPR à la place de la centrale nucléaire vieillissante, et une demande soutenue pour les matériaux et les batteries nécessaires à la construction des voitures électriques. Cette frénésie, si elle est porteuse d’espoirs pour la région, pose aussi un certain nombre de problèmes non résolus.

Rendre ces développements acceptables

Pour faire tourner ces différents sites, il faut de la main-d’œuvre, or celle-ci n’est pas si simple à trouver, l’industrie ne faisant pas spécialement rêver la génération qui arrive sur le marché. Il faut aussi pouvoir loger sur place les salariés si l’on veut éviter l’usage excessif de la voiture sur le littoral dunkerquois. Or, le logement est en pleine crise. Enfin, il faut rendre ces développements industriels acceptables par la population mais aussi par les protecteurs de l’environnement, ce qui est loin d’être facile. Autant de sujets qui seront débattus avec passion lors de cette étape du Climat Libé Tour à Dunkerque.
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