Quel message allez-vous porter ce mercredi, à la conférence organisée par l’interclub des Rotary du Nord Moselle ?
Raphaël Pitti : « Je vais tout d’abord rappeler le contexte et l’engagement de mon ONG Mehad (ex-Union des organisations de secours et de soins médicaux-UOSSM). Engagement qui nous a amenés à nous rendre, ces dix dernières années, en Syrie et en Ukraine, où nous avons deux centres de formations, mais aussi en Turquie, où il y a eu également un tremblement de terre, tout comme au Maroc. Et puis il y a le sujet qui nous occupe aujourd’hui, la guerre en Palestine. »
Quelles nouvelles avez-vous de ce qui se passe sur le terrain, à Gaza ?
« Là-bas, la situation médicale est catastrophique : manque de matériel médical, de médicaments, de fioul, des médecins débordés… Cette situation, nous n’avons jamais cessé de la dénoncer, en réclamant un cessez-le-feu immédiat. Les structures sanitaires ne sont plus du tout sacralisées, elles sont systématiquement bombardées, comme à l’hôpital Al-Shifa de Gaza. Je vais évoquer à Thionville la régression dans laquelle nous sommes entrés, ainsi que toutes les conventions internationales qui protégeaient les structures et les populations, et qui ne sont plus respectées. »
« Toutes les conventions internationales qui protégeaient les structures et les populations ne sont plus respectées »
Quels liens entretenez-vous avec le monde médical palestinien ?
« Notre ONG est en relation depuis très longtemps avec des associations palestiniennes médicales, comme ArabMed (médecins d’origine arabe en Europe) et PalMed (association des médecins palestiniens). Malgré tout, actuellement, il est impossible de pénétrer là-bas. Pour autant, il nous apparaît nécessaire de les soutenir. »
Comment pouvez-vous imaginer porter assistance à Gaza si pour l’heure, vous ne pouvez pas y entrer ?
« PalMed a lancé une plateforme sur laquelle les médecins pouvaient s’inscrire et se rendre sur place. Notre ONG s’est portée volontaire et nous sommes toujours en attente. À un plus haut niveau, nous avons créé un collectif de quatorze ONG internationales pour essayer d’obtenir l’autorisation de rentrer à Gaza. Statu quo pour le moment. Nous avons été reçus par la cellule diplomatique de l’Élysée deux jours avant le départ du président Marcon en Israël. Nous avons été soufflés par sa position, celle de proposer une coalition internationale contre le Hamas. Nous sommes déçus de la position de la France. »
Conférence de Raphaël Pitti mercredi 22 novembre, à 19 h 30, salle du Val Marie.
2023-11-20 23:00:00
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