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La salive : un liquide aux multiples fonctions et symboliques

La salive : un liquide aux multiples fonctions et symboliques

LES FLUIDES SELON MAÏA

Qu’on se le dise : le sexe est une activité (et un organe) qui mouille. Cet été, Maïa Mazaurette enfile son scaphandre pour nous faire découvrir ces fluides. Pour ce dernier épisode, on ne crache pas dans la soupe, mais on finit en amuse-bouche − à la rencontre de la salive.

Caractéristiques : la salive, liquide clair produit par les glandes salivaires, permet de mâcher, d’avaler, de parler, de nous protéger d’un bon nombre de bactéries… et d’avoir des pratiques sexuelles hors de la sacro-sainte pénétration vaginale − en France, neuf personnes sur dix ont déjà sucé ou léché le sexe de leur partenaire (IFOP, 2017).

Chiffre : d’après le Norvégien Asmund Eikenes, auteur et docteur en biologie cellulaire, « chaque jour, les glandes salivaires produisent jusqu’à 1,5 litre de salive, soit plus qu’une brique de lait ! » (dans Sang, sueur, salive… La surprenante mécanique des fluides (du corps) »Dunod, 2021). Cette brique de lait se présente sous deux formes : la salive du repos, visqueuse, et la salive stimulée.

Gourmandise : en transformant le solide en liquide, la salive nous fait ressentir le goût des aliments… elle nous fait même anticiper le plaisir, d’où l’expression « saliver » (devant des profiteroles). On peut évidemment saliver métaphoriquement : à la perspective d’un rendez-vous érotique, par exemple.

Un bisou : le baiser avec la langue fait fantasmer les adolescents… mais aussi les experts en transmission de bactéries. En 2012, un groupe de chercheurs néerlandais, dirigé par le professeur en microbiologie Remco Kort, a ainsi recueilli les échantillons de salive de vingt et un couples avant et après un baiser mouillé d’environ dix secondes. Verdict de l’expérience : un couple qui s’embrasserait avec une telle intensité plus de neuf fois par jour partagerait assez de bactéries pour marquer à vie leur langue respective. De quoi faire comprendre à tout un chacun que l’on ne se débarrasse pas si facilement d’un(e) ex. Second résultat (un chouia plus rassurant) : la salive coulant dans l’estomac à la suite d’un tel baiser empêcherait de nouvelles bactéries de se déposer dans la cavité buccale et sur la langue des deux amants.

Symbolique : désolée pour celles et ceux d’entre vous qui prennent leur petit déjeuner, mais la salive nous renvoie au trio infernal composé par la bave, les postillons et le crachat. Les deux premiers sont involontaires (normalement). Côté bave, on pense, bien sûr, à l’enfance et au bébé qui dégouline. Les adultes pourtant continuent de baver : en dormant, dans la plénitude coulante du sommeil (attention à l’haleine du matin !). Le postillon, pour sa part, nous renvoie dans le monde de la saleté… et même de la maladie, comme le Covid-19 nous l’a rappelé.

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#salive #entre #désir #dégoût
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